En effet, notre intérêt pour la théorie de la simulation semble avoir largement augmenté depuis la sortie, en janvier dernier, du film documentaire A Glitch in the Matrix. Pour rappel, il s’agit d’une œuvre de Rodney Ascher qui décrypte les hypothèses philosophiques liées à une telle théorie. La séquence qui dure un peu moins de 2 heures inclut des interviews ainsi que des témoignages pour le moins troublants.
Un concept qui n’est pas nouveau
Comme le souligne le magazine Scientific American, la proposition selon laquelle le monde est irréel ne date pas d’hier. Bien au contraire, cette idée existe depuis des millénaires. Dans son œuvre philosophique Méditations métaphysiques, Descartes lui-même évoque une telle hypothèse. Néanmoins, ce n’est qu’à partir de 2003, lorsque le philosophe suédois Nick Bostrom a publié un article intitulé « Vivez-vous dans une simulation informatique ? », que le sujet est devenu populaire parmi notre génération.
« Si nous vivons dans une simulation, alors le cosmos que nous observons n’est qu’une infime partie de la totalité de l’existence physique », mentionne le philosophe d’Oxford dans son article, note NBCNews. Et d’ajouter : « bien que le monde que nous voyons soit en quelque sorte “réel”, il ne se situe pas au niveau fondamental de la réalité ».
Défier les civilisations technologiquement avancées
Concrètement, Bostrom pense que nous sommes dans une simulation « d’ancêtres » ayant été créée par des civilisations extrêmement avancées désireuses de connaitre leur passé. Si c’est réellement la vérité, existe-t-il un moyen de mettre un terme à notre réalité simulée et provoquer ainsi la destruction de l’univers ?
Étant donné qu’une simulation doit logiquement avoir ses limites, si on découvre une technique pour faire planter le système, cela pourrait nous permettre de défier les êtres avancés qui nous contrôlent. Mais comme nous-mêmes sommes censés faire partie dudit système, il faudrait donc déclencher l’effondrement de l’intérieur.
Surcharger le système
L’idée serait de faire en sorte que le superordinateur qui permet à la simulation de fonctionner s’éteigne ou tombe en panne. Par exemple, nous pourrions effectuer des actions capables de surcharger la mémoire de celui-ci ou dépasser les limites apparentes de l’univers comme atteindre une vitesse supérieure à celle de la lumière.
Bien évidemment, pour que cela puisse être fait, il faudrait rechercher un bug dans les limites imposées par le système. Nous pourrions aussi travailler dur pour construire de petits univers simulés à l’intérieur de la simulation. De cette façon, les simulateurs externes seront obligés d’entrer dans notre simulation et d’intervenir. Au fur et à mesure que le nombre de simulations internes augmente, l’environnement principal se fragiliserait. À un certain niveau, sous l’effet du dépassement de tampon, tout devrait exploser…