Le désir continuel de savoir et de comprendre a permis à notre espèce d’évoluer au fil du temps. Cette impulsion est tellement enracinée qu’elle nous a aidées à devenir ce que nous sommes, à savoir des hommes et des femmes intelligents et pleins de conscience. Mais la curiosité peut aussi être dangereuse.
Elle nous expose parfois à des situations complexes, voire mortelles. Il importe alors de comprendre pourquoi nous sommes si curieux et pourquoi certaines personnes ont un niveau de curiosité supérieur à celui des autres. La définition de cette attitude elle-même est encore sujette à débat en raison notamment du fait que le concept intéresse des scientifiques de nombreuses disciplines.
Des définitions variées
Les psychologues considèrent par exemple la curiosité comme une appétence intrinsèquement motivée plutôt qu’un moyen pour répondre à un besoin immédiat. De son côté, Katherine Twomey, maître de conférences en développement linguistique et communicatif à l’Université de Manchester au Royaume-Uni, la qualifie de moyen de collecte d’informations.
Quoi qu’il en soit, nous ne sommes pas égaux en termes de curiosité. Alors que certains ne se lassent pas de s’interroger sur le monde et d’explorer leur environnement, d’autres sont très satisfaits de ce qu’ils ont et de ce qu’ils voient. Selon le neuroscientifique Jaak Panksepp cette différence découle du fait que notre cerveau utilise un mécanisme de récompense baptisé « système de recherche ».
La dopamine, une hormone d’une importance capitale
Le système de recherche est ce qui nous motive à questionner, sonder et explorer. Concrètement, notre cerveau nous félicite quand nous prenons soin de notre corps, par exemple, en mangeant, en ayant une relation sexuelle ou encore en nous abritant dans un endroit sûr en cas de danger. Il s’agit d’un mécanisme évolutif qui implique des défis et des objectifs. Ce système de récompense repose sur un circuit connu sous le nom de « voie mésolimbique ». Lorsque nous désirons en savoir plus sur quelque chose, de la dopamine est créée au niveau de l’aire tegmentale ventrale (ATV) de notre cerveau. Connue sous le nom d’ « hormone du bonheur » ou « hormone du plaisir », cette substance est à l’origine de notre motivation et de notre curiosité pour les choses.
D’autres paramètres à tenir en compte
Plus nous faisons travailler notre cerveau, plus il est réactif et performant. La différence de curiosité entre les gens découle principalement de ce phénomène; en effet, une personne curieuse a établi en elle, plus précisément dans ses voies neuronales, des comportements qui se sont fossilisés au fil du temps grâce à une utilisation régulière.
Si on nous donne la possibilité d’explorer de nouveaux espaces, d’expérimenter ou encore de poser des questions, nous deviendrons automatiquement plus curieux. Quoi qu’il en soit, il existe d’autres paramètres qui définissent notre curiosité. Parmi eux, le sexe est un élément incontestable. Selon plusieurs études, les femmes sont par exemple moins enclines aux investissements financiers. Quant aux hommes, on serait plus susceptibles de poser des questions lors d’un colloque…