Le corps humain regorge de mystères encore en suspens à ce jour. L’étude de son fonctionnement permet de découvrir différents processus de guérison, ou encore de nouvelles cellules dans notre système nerveux. Mais un organe en particulier est encore un réel mystère pour la science.
Et il s’agit de notre cerveau. Même si nous en connaissons déjà le fonctionnement global ainsi que son rôle, beaucoup de ses capacités restent encore à découvrir. Nous le savons tous, le cerveau loge notre mémoire. Récemment, des scientifiques ont découverts que celle-ci pourrait bien garder et même réactiver certaines réponses immunitaires passées.
Le cerveau serait capable de réactiver une lésion avec un simple souvenir
Vous est-il déjà arrivé de ressentir des nausées en sentant l’odeur d’un aliment qui vous a rendu malade dans le passé, alors même que vous savez qu’il y a toutes les chances pour que ça ne se reproduise pas? La mémoire sensorielle rentre en jeu dans ce type de phénomènes. Afin d’en identifier les causes, des chercheurs ont mené une expérience sur une souris. Ils ont créé une inflammation du côlon chez le rongeur, et ont chercher à identifier les neurones s’activant lors de l’inflammation. Après quelques semaines, ces scientifiques ont activé ces mêmes neurones artificiellement.
En stimulant les cellules nerveuses impliquées, les scientifiques se sont rendu compte que la réponse immunitaire de la souris s’est également réactivée. Cependant, aucune infection du côlon n’était présente cette fois. Le cortex insulaire a donc généré une réponse sans présence de stimulus inflammatoire.
Une autre expérience similaire, mais avec une inflammation du péritoine à donner les mêmes résultats. Chaque fois, le système immunitaire se déclenche aux mêmes endroits alors qu’il n’y a ni infection, ni lésion. Ce qui amène donc à la conclusion qu’un simple souvenir d’inflammation ou de lésion peut réactiver le système immunitaire.
De nouveaux traitements contre les maladies inflammatoires chroniques ?
A la suite de cette découverte surprenante, les scientifiques ont décidé d’étendre leurs recherches. Le but de celles-ci est de savoir si, sur le même principe, il est possible de guérir des maladies inflammatoires chroniques. Si le cerveau est capable de créer une maladie celui-ci serait également capable de l’arrêter. Selon Kevin Tracey, le cerveau et le système immunitaire sont indissociables, mais reste encore à comprendre comment ceux-ci communiquent.
Selon la neuro-immunologue Asya Rolls, dans le cas de la souris, les neurones de l’insula seraient capables de transmettre un message jusqu’au côlon. C’est à la suite de ce message que la réponse immunologique se réactive. Mais les scientifiques ne sont encore pas capables de donner la cause exacte de la réponse du système immunitaire. Deux significations sont possibles: il peut s’agir de la mémoire de l’inflammation, ou bien de l’enregistrement des tissus corporels enflammés.
Le corps et l’esprit
Même si, à l’heure actuelle, cette expérience ne concerne que les souris, elle met en évidence la relation entre le cerveau et les réponses de notre corps. Cela donne de l’espoir quant à de potentiels traitements contre les maladies inflammatoires chroniques, telles que la maladie de Crohn par exemple.
Le laboratoire de Rolls s’adonne d’ailleurs déjà à des essais cliniques dans le traitement de l’inflammation chronique de l’intestin. Encore une grande avancée dans le monde médical !