Vers l’an 15 avant notre ère, les troupes impériales romaines et les tribus rhétiques se sont affrontées en Suisse. Après la bataille, l’un des légionnaires romains a creusé un trou et y a enterré son poignard, probablement en guise d’offrande aux dieux.
L’endroit où s’est déroulé la bataille n’est pas inconnu des archéologues, puisqu’une fouille y a été faite en 2001, soit 20 ans auparavant. Les chercheurs pensaient ainsi que les détecteurs de métaux avaient trouvé tous les artefacts présents sur le champ de bataille. Mais ce n’est apparemment pas le cas !
Une curiosité qui s’est soldée par la découverte de plusieurs artefacts
En effet, Lucas Schmid, un étudiant en médecine dentaire, était convaincu du contraire. Il confia d’ailleurs à Livescience qu’il soupçonnait que l’ensemble du site n’avait pas encore été fouillé méticuleusement et que plus d’artefacts restaient à débusquer. Mû par sa curiosité, il décida de jouer à l’apprenti archéologue et, avec un détecteur de métaux, il entreprit de passer le site au peigne fin. C’est là qu’il détecta la présence du poignard, enterré à 30 centimètres de la surface.
D’après les archéologues, le poignard était en très bon état de conservation. C’était un poignard court, incrusté d’argent et de laiton. Une fois que Lucas Schmid a déterré l’objet, il s’est empressé d’en avertir les autorités locales. Le Service archéologique des grisons (ADG) a alors entamé une fouille approfondie du site, qui se trouve près des gorges de Crap Ses et du village de montagne de Tiefencastel, dans le canton des Grisons, en Suisse.
La recherche s’est avérée fructueuse puisque les chercheurs ont mis la main sur plusieurs artefacts romains et rhétiques, notamment des fers de lance romains, des fragments d’épée, des boucliers et des fers de lance rhétiques. Ils ont également déterré des pierres de fronde qui portent les inscriptions des légions romaines qui les ont fabriquées.
Les recherches se poursuivront l’année prochaine
L’archéologue Peter-Andrew Schwarz s’est extasié devant le nombre d’objets trouvés ainsi que de leurs compositions. D’après lui, ce sont des objets « exceptionnels ». En tout cas, le directeur de l’ADG, Thomas Reitmaier, a assuré que « le travail sur le terrain se poursuivra l’année prochaine et nous supposons que davantage de pièces de monnaie ou d’autres découvertes seront révélées permettant une datation encore plus précise ».
Quant à Schmid, il est devenu un dentiste certifié et ne pense pas se convertir en un archéologue professionnel. En tout cas, il est heureux que son action ait fait la différence et continue de faire du bénévolat sur le site du champ de bataille.