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En Turquie, dans le province de Kamaran, un mystère archéologique était resté en suspens depuis 1991 : l’énigme de Thebasa, ancienne ville du sud de l’Anatolie qui n’avait encore jamais été résolue, et depuis deux siècles, de nombreuses expéditions ont été menées pour la découvrir. Malgré tous les moyens mis en œuvre, la cité de Thebasa n’avait jamais révélé ses secrets, ni son emplacement exact. Et c’est par le plus grand des hasards qu’un homme, qui est loin d’être archéologue, aurait découvert cette cité tant recherchée. Robert D. Rokcki est un diplomate de l’ambassade de Pologne en Turquie, passionné de randonnée et d’Histoire. C’est au cours de l’une de ses sorties qu’il a découvert ce que certains recherchent depuis des décennies.
Que savait-on de Thebasa ?
La dernière idée connue quant à la position de la ville avait été proposée en 1991 par l’autrichien Gertrud Laminger-Pascher, académicien de son Etat. Selon cette dernière estimation, la ville se situerait dans la chaîne de montages dite du Taurus. Ce qui laisse de nombreuses possibilités puisque cette région de la province de Lycaonie occupe une grande partie du territoire de l’Asie Mineure. Thebasa était une ville fortifiée qui a été tour à tour aux mains des romains puis des byzantins. Cette région du monde est un paradis pour tous les archéologues amateurs ou non, et pour les randonneurs expérimentés.
Comment Robert D. Rokcki a-t-il découvert Thebasa ?
On ne peut pas vraiment parler de hasard total, car le diplomate choisit souvent la Turquie pour randonner. Il dit de cette région que c’est « la meilleure destination au monde pour ce type d’activité, car elle est riche en monuments historiques et en merveilles naturelles ». Son escapade en Anatolie n’est pas tout à fait le fruit du hasard donc; en revanche, une découverte aussi importante n’était pas vraiment prévue.
La fin de 200 ans de recherches !
Depuis près de deux siècles, des spécialistes venus du monde entier tentaient désespérément de découvrir cette ville. Elle était tout de même considérée comme l’une des plus importantes cités de Lycaonie, une région historique de l’Asie Mineure. L’étonnante découverte revient bien à Robert Rockiki qui explique qu’il l’a faite par hasard. Pour Stephen Mitchell, chercheur sur cette partie du monde, cette découverte du randonneur polonais « résout une énigme de longue date sur la géographie de l’Asie Mineure ».
« En 793, Thebasa s’est rendue à l’armée d’Abdurrahman bin Abdalmalik en raison de la pénurie d’eau ; en 805, elle a été restaurée à l’initiative de l’empereur Nikephoros Ier, et en 806, elle a été détruite lors de la grande campagne du calife Harun ar-Rashid (…) En raison de la rareté et de l’ambiguïté des informations, la ville a été recherchée en divers endroits, souvent très éloignés les uns des autres » Robert D. Rokcki
Comment expliquer cette découverte fortuite ?
Apparemment, les recherches menées étaient très disparates au vu des informations détenues par les spécialistes; ils n’en avaient que très peu concernant la localisation du site et n’ont vraisemblablement pas eu le « nez fin » quant à leurs précédentes recherches. Finalement, les vestiges retrouvés de la ville de Thebasa vont permettre d’ouvrir de nouvelles recherches… Et peut-être de mieux comprendre les conflits qui ont opposé les Arabes et les Byzantins au cours des Xème et Xième siècle. Aujourd’hui, c’est donc une certitude, Thebasa se trouve dans le village de Pinarkaya (district d’ Ay ranci / Province de Karaman).