Depuis que l’Homme a voulu conquérir l’espace, on pensait que l’on pouvait décoller de la Terre pour l’espace depuis n’importe quel point sur notre planète. Eh bien non. Si vous prévoyez d’effectuer un voyage dans l’espace, évitez au maximum une certaine région en Amérique du Sud.
L’anomalie de l’Atlantique Sud a eu raison de Hitomi
En 2016, une équipe d’ingénieurs aérospatiaux japonais ont lancé le satellite Hitomi. Malheureusement, cinq semaines plus tard, ce dernier est devenu totalement incontrôlable pour une raison incompréhensible. La mission du satellite Hitomi consistait à observer des trous noirs, des amas de galaxies et autres astres ou phénomènes spatiaux.
Cependant, alors que le satellite pénétra dans un champ magnétique anormale de l’Atlantique Sud, et a tenté de faire une manœuvre pour observer un amas d’étoiles, il se fracassa en 11 morceaux. Ce champ magnétique intriguant et effrayant se trouve sur l’Amérique du Sud et le sud de l’océan Atlantique et porte bien son nom d’ « anomalie de l’Atlantique Sud ».
Cette anomalie serait présente depuis au moins le XIXème siècle
A noter que pour le moment, cette zone atypique n’impacte aucunement sur la vie humaine. Apparemment, cette anomalie a été découverte en 1958 par des chercheurs lorsque des satellites ont mesuré le rayonnement dans l’espace. Toutefois, les chercheurs estiment que cette anomalie était là au moins depuis le début du XIXème siècle.
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D’ailleurs, ce n’est pas parce que cette anomalie n’impacte pas encore la vie humaine qu’elle n’est pas dangereuse. En effet, elle se propagerait progressivement vers l’ouest à raison d’un degré de longitude tous les 5 ans, et aussi vers le nord. Les informations rapportées par le magazine EOS estiment même que bientôt, cette anomalie atteindrait l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili et le Paraguay.
Une zone ultra-sensible pour les télescopes et instruments spatiaux
Mais ce n’est pas tout. Le scientifique de la NASA, Weijia Kuang, estime que ce trou pourrait impacter sur la vie en surface au fil du temps, en nous exposant à des particules à haute énergie qui troubleraient les réseaux électriques ou, pire encore, en s’attaquant aux gaz qui protègent notre atmosphère.
Pour le moment, les effets de l’anomalie de l’Atlantique Sud sont surtout ressentis par les satellites en orbite près de la Terre qui sont obligés de la traverser plusieurs fois par semaine. C’est le cas notamment du télescope spatiale Hubble qui passe 15% de sa vie dans cette zone et qui, à chaque passage, doit éteindre ses caméras pour éviter tout dommage. Des instruments comme l’Explorateur de connexion ionosphérique de la NASA sont également dans la même situation et doivent désactiver leurs composants électriques au moment du passage dans cette région.