Avez-vous déjà suivi un groupe de fourmis se rendant à leur fourmilière ? Avez-vous remarqué combien elles étaient disciplinées et combien elles avaient de force à plusieurs ? Un insecte bien plus gros qu’elles ne leur fait pas peur ! Le monde des fourmis est fascinant, et ce n’est pas Bernard Werber qui vous dira le contraire, il en a même fait une trilogie littéraire !
Mais intéressons-nous à une étude scientifique, certes parue en 2010 dans la revue Science mais qui pose la question de notre vie sociale qui serait éclairée par le séquençage du génome de la fourmi… Explications.
Le second séquençage d’un génome après les abeilles !
Le Docteur Reinberg, professeur de biochimie au Centre médical Langone de l’Université de New York dirigeait cette étude fascinante. Pour se faire, les chercheurs ont entièrement séquencé le génome de la fourmi. Pour tenter d’apporter des réponses aux comportements sociaux hyper structurés d’une fourmilière mais également pour tenter de percer le mystère de leur longévité !
Selon Danny Reinberg, les fourmis sont des créatures extrêmement sociables, mais leur survie dépend des autres membres de la colonie. Un comportement semblable à celui des humains donc. Et il a cherché à savoir si l’épigénétique influençaient sur le vieillissement et sur le comportement des fourmis.
L’épigénétique étant l’étude de l’influence de l’environnement et de l’histoire individuelle sur les gènes. Et la manière dont celle-ci se transmet entre les générations. Les reines vivent jusqu’à dix fois plus longtemps que les ouvrières ! Serait-ce épigénétique ?
Les conclusions des chercheurs
Deux espèces ont « participé » à cette étude : les fourmis sauteuses de Jerdon et les fourmis du charpentier de Floride. Et voici ce qu’en ont conclu les chercheurs : « Puisque toutes les fourmis de la colonie naissent avec le même code génétique, les différents branchements neuronaux qui déterminent le comportement correspondant à chaque rang social doivent être contrôlés par des mécanismes épigénétiques »
Rappelons que les fourmis d’une même colonie naissent avec le même ADN, c’est donc « autre chose » qui influence leur vie sociale. Les chercheurs ont montré que 20% des gênes de fourmis étaient uniques et que 33% de ses gênes étaient identiques à ceux des humains ! La fourmi sauteuse possède 18564 gènes, la fourmi de Floride 17064 et l’humain 23000.
Et comme chez les humains, quand la reine meurt, la guerre éclate dans la colonie jusqu’à l’arrivée d’une nouvelle reine ! Les reines vivraient plus longtemps grâce à une enzyme réparatrice de chromosomes, qu’elles seraient les seules à produire. Evidemment, ce n’est plus comme cela que l’on remplace un dirigeant, mais il n’y pas si longtemps que cela encore, c’était notre manière de procéder aussi ! Ces animaux sont fascinants !