La Lune est née d’une gigantesque collision entre la Terre primitive et un autre corps céleste, il y a environ 4,5 milliards d’années. Bien qu’il s’agisse de l’astre le plus proche de notre planète, il semble toujours mystérieux. En effet, les scientifiques continuent d’étudier ce satellite naturel depuis plus de cinquante ans. Ils tenaient notamment à comprendre la composition interne de la Lune. Grâce aux données sismiques recueillies durant les missions Apollo, la présence d’un noyau au centre de cet astre a été déjà abordée. Mais des doutes subsistaient encore sur sa nature : est-il solide ou fluide ? Aujourd’hui, cette question est résolue, d’après les résultats de cette nouvelle étude. Décryptage.
La Terre et la Lune, deux sœurs avec plusieurs points de différence
Tout comme la Terre, la Lune est composée d’une croûte, d’un manteau et d’un noyau. Cependant, les croûtes terrestre et lunaire sont bien différentes. La croûte terrestre continentale est constituée de sédiments de roches plutoniques acides et métamorphiques. En revanche, la croûte lunaire est couverte en grande partie de « mers lunaires », de vastes étendues sombres, qui peuvent être observées à l’œil nu depuis notre planète. Ces mers lunaires comprennent d’importantes concentrations d’oxydes de fer et de titane (FeTiO3). Cela explique d’ailleurs la présence d’une grande quantité de fer à l’intérieur du manteau lunaire.
Découverte d’un noyau solide au centre de la Lune
Il y a une vingtaine d’années, des chercheurs ont analysé la rotation de la Lune. Ce qui leur a permis de démontrer la présence d’un noyau fluide à l’intérieur de cet astre. Mais à cette époque, ils n’avaient même pas mentionné une existence potentielle d’un noyau interne solide. En voulant effacer ce doute, l’équipe de scientifiques dirigés par l’astronome Arthur Briaud a élaboré un profil des différentes caractéristiques de la Lune. Cela était possible grâce à la compilation et à l’analyse d’une multitude de données obtenues au cours des missions spatiales et des expériences de télémétrie laser lunaire. Ces spécialistes ont réalisé une modélisation avec plusieurs différents types de noyaux. Ils ont retenu celui qui correspond le plus aux données d’observation.
Plusieurs constatations intéressantes ressortent de cette étude, selon eux. En effet, les résultats soutiennent un scénario de renversement actif et global du manteau lunaire. De ce fait, les matériaux les plus denses descendent vers le centre et les moins denses remontent vers le haut. Depuis longtemps, ce mouvement a été considéré comme la raison de la présence de certains éléments dans les régions volcaniques de la Lune. Outre cela, ces scientifiques français ont mis en évidence l’existence d’une « boule » solide enveloppée par une couche externe fluide au centre de cet astre. Ce noyau interne serait semblable à celui de notre planète. Il possède un rayon d’environ 258 km et une densité d’approximativement 7 822 kg/m3 (presque similaire à celle du fer).
Des résultats qui confirment certaines découvertes précédentes
Des résultats similaires étaient publiés en 2011 par une équipe de recherche dirigée par Renee Weber, planétologue à la Nasa Marshall. Pour étudier le noyau de notre satellite, les chercheurs américains avaient également utilisé les données fournies par les missions spatiales Apollo. Ils avaient présenté une théorie mettant en avant la présence d’un noyau interne solide d’une densité d’approximativement 8 000 kg/m3 et d’un rayon d’approximativement 240 km. Selon l’astronaute Briaud et ses collègues, les résultats de leur recherche confirment ces découvertes antérieures. Ils pourraient ainsi aider à mieux comprendre l’histoire géologique de la Lune et du Système solaire. Plus d’informations : Nature / cnrs.fr