Au début de l’hiver, les vendeurs de bois de chauffage ont été débordés par les commandes de leurs clients. Avec les deux augmentations successives de l’électricité, les consommateurs se sont rués sur les mètres cubes de bois, en prévision de l’hiver. La demande étant très forte, certains particuliers, propriétaires de bois, voire certaines communes, n’hésitent plus à vendre leur bois aux particuliers. Une chance pour les clients, mais un véritable manque à gagner pour les professionnels du secteur. En Alsace, une région où le marché du bois est économiquement important, les exploitants forestiers alertent les autorités sur ces pratiques qui mettent à mal leur activité. Mais, que dit la loi en matière de revente du bois de chauffage ? Et, quelles sont les obligations des professionnels en la matière ? On vous explique tout !
Gare aux arnaques !
Vous avez peut-être vu fleurir des annonces de vente de bois de chauffage sur les groupes Facebook locaux. Attention, la plupart sont de véritables arnaques, vous paierez, mais ne recevrez jamais votre stock de bois. Les arnaqueurs surfent sur la vague de la demande exponentielle du bois de chauffage. En France, seuls ceux étant déclarés comme exploitants forestiers ont le droit de revendre du bois. Un particulier peut couper son bois pour sa consommation personnelle évidemment, mais sa revente est interdite. Les communes, en revanche, propriétaires d’espaces boisés, ont le droit de revendre le bois aux particuliers, voire les autoriser à prélever gratuitement du bois. Cela s’appelle le droit d’affouage, mais elles sont les seules à pouvoir revendre sans être professionnels du secteur.
Pourquoi les exploitants forestiers alsaciens alertent les particuliers ?
En tant que vendeurs professionnels, les exploitants forestiers sont soumis à une réglementation stricte, et depuis 2022, le bois vendu doit être « prêt à l’emploi ». Il n’est plus autorisé de vendre du bois qui doit attendre un ou deux ans pour sécher. Cette mesure a été prise afin d’éviter la pollution qui découle du brulage d’un bois humide. Or, lorsque les particuliers achètent du bois au marché noir, ou aux communes, ils ignorent quel bois leur est vendu. Pour le marché parallèle, ce peut être de mauvaises essences, ou du bois humide. Et, pour les communes, souvent le bois vient d’être coupé, il n’est donc pas, dans l’absolu, prêt à l’emploi. Mais si les exploitants forestiers s’alarment, c’est surtout par rapport au fait que les communes qui vendent leurs bois font de la « concurrence déloyale ». Prenons l’exemple de la ville d’Haguenau, qui offre la possibilité à chaque particulier d’acheter 40 mètres cube de bois chaque année.
Et, il n’y a aucune restriction sur les communes aux alentours, ce qui veut dire qu’un particulier peut se fournir toute l’année, sans jamais passer par un professionnel. La moitié du bois de chauffage est écoulée directement entre particuliers, ce qui signifie que les professionnels peinent à obtenir suffisamment de matière première pour satisfaire la demande de leurs clients. En Alsace, les professionnels ne représentent que 30 % des ventes totales de bois de chauffage, explique sur France 3, Christophe Glad, président du groupement syndical des négociants en bois de chauffage d’Alsace. Si, au moins, les professionnels pouvaient acheter ce bois pour le revendre, ils pourraient embaucher et faire progresser leurs entreprises. Car, eux, sont soumis à des conditions bien plus drastiques que les communes ou les particuliers.
Que faut-il savoir si vous devez acheter du bois ?
Comme nous vous l’avons dit, la revente entre particuliers est interdite. Un ami propriétaire de forêt peut vous « donner » du bois, mais il n’a pas le droit de vous le vendre. Il en va évidemment de même pour les annonces sur les groupes Facebook. Attention également aux offres trop alléchantes, explique le site inc-conso.fr. Quant aux professionnels, voici ce qu’ils doivent faire figurer sur votre facture obligatoirement :
- L’essence vendue,
- La longueur de la bûche,
- L’affichage du taux d’humidité complété par la mention : « prêt à l’emploi », si le bois est sec ou « à sécher avant l’emploi » dans le cas contraire,
- Le temps de séchage optimal.
Enfin, sachez que désormais l’appellation « stère » ne doit plus être utilisée, et que le volume doit être indiqué en m³ ou dm³. Une dernière chose à vérifier : le bois de chauffage doit avoir un taux inférieur à 20 % pour pouvoir être vendu. Faites appel à un professionnel, non seulement vous serez certains d’avoir du bois bien sec, prêt à brûler, mais vous éviterez aussi d’acheter du bois humide, ou de mauvaise qualité qui encrasserait votre poêle. Il existe de nombreux vendeurs de bois locaux en France. Que pensez-vous de cette astuce ? Je vous invite à partager votre avis, vos remarques ou nous signaler une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .