En 2013, la Commission européenne avait institué des droits antidumping provisoires sur les importations de produits photovoltaïques originaires de Chine. À l’époque, cette mesure visait à protéger les producteurs européens d’éventuelles pratiques commerciales anticoncurrentielles chinoises. En 2018, ces restrictions ont été levées, ce qui a permis à ce pays de vendre de nouveau ses panneaux solaires dans l’UE. Aujourd’hui, ces technologies inondent le marché européen. En ce début de l’année, leurs prix sont divisés par deux en seulement un an, selon le JT 20 h de TF1. Cette nouvelle ravit les consommateurs qui souhaitent produire eux-mêmes leur électricité à faible coût et réduire leur dépendance au réseau. Mais, quel pourrait être son impact sur l’industrie solaire en Europe ?
Un marché dominé par la Chine
Selon un récent rapport publié par le cabinet de conseil Wood Mackenzie, la Chine pourrait détenir plus de 80 % de la capacité mondiale de fabrication de polysilicium, de plaquettes, de cellules et de modules jusqu’à 2026. Cet État asiatique a investi plus de 130 milliards de dollars dans le secteur du photovoltaïque en 2023. Cette année, il pourrait déployer un térawatt de capacité de production de plaquettes, de cellules et de modules. Dans ce cas, sa capacité de production serait suffisante pour satisfaire la demande mondiale annuelle en produits PV jusqu’en 2032.
Avec son objectif de fabriquer des cellules de type N d’une capacité totale de plus de 1 000 GW, la Chine gardera le statut du premier producteur mondial dans l’industrie solaire. Sur le JT 20 h de TF1, Thierry Hourquet, président de l’entreprise française Axdis, a indiqué que « ce pays fixe le rythme de la baisse et de l’augmentation des prix » dans le secteur. Actuellement, les stocks de panneaux PV chinois en Europe sont particulièrement élevés alors que l’arrivage de nouveaux panneaux est déjà prévu. C’est pourquoi ces produits en stock sont proposés à des prix bradés dans le cadre d’un déstockage.
Des projets solaires plus nombreux et plus grands
Face à la crise de l’énergie actuelle, certains propriétaires préfèrent s’investir dans les projets d’autoconsommation en installant un système photovoltaïque efficace. Cela leur permet d’éviter la hausse des tarifs d’électricité fournie par le réseau, tout en réduisant l’impact carbone de leur bâtiment. Grâce à la baisse actuelle des prix des modules solaires provenant de la Chine, de nombreux porteurs de projet devraient désormais franchir le pas.
Comme Gérard Bernier, un ingénieur retraité habitant en Savoie, interviewé par TF1, un certain nombre de Français pourraient faire des économies et même percevoir des revenus supplémentaires grâce à une installation solaire. En 2022, cet homme aurait investi 20 000 € pour déployer ses premiers panneaux solaires de toit. Selon lui, cela lui permet d’alimenter en électricité sa maison et de gagner de l’argent. Son système parvient à produire plus d’énergie qu’il en consomme. Afin d’augmenter sa capacité de production, ce retraité a décidé d’ajouter six nouveaux modules sur les murs de sa maison en profitant des prix actuels.
L’impact de ces prix cassés sur les fabricants européens
Ce grand recul de prix des panneaux solaires chinois aurait probablement un impact sur les fabricants français et européens. D’après Jérôme Mouterde, co-fondateur et président de l’entreprise marseillaise DualSun, il est contraint de réduire les tarifs de ses produits jusqu’à moins 40 % depuis le début de 2024. Il craint que la stratégie de déstockage chinois oblige certaines entreprises européennes à sortir du marché. Pour y remédier, cet entrepreneur suggère de lancer des solutions spécialisées telles que des panneaux photovoltaïques hybrides capables à la fois de produire de l’électricité et de chauffer l’eau. Que pensez-vous de cette domination des produits Chinois ? Nous vous invitons à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .