La mort est encore un sujet tabou dans notre société, même si on sait qu’elle peut survenir à tout âge de la vie. Si la logique veut que les personnes âgées décèdent avant les plus jeunes, ce n’est malheureusement pas toujours le cas.
En effet, on constate une surmortalité des jeunes adultes, et les scientifiques se posent des questions. Dans une étude publiée sur le site Cairn Info, ces derniers tentent d’expliquer ce phénomène.
Qu’est-ce qu’une surmortalité anormale ?
La mortalité dite « de base » peut être estimée et dépend des contraintes biologiques ainsi que des circonstances épidémiologiques. En se basant sur cette donnée, la hausse de la mortalité des jeunes adultes semble indépendante des conditions générales de mortalité; on parle de surmortalité dès lors que le taux de mortalité est plus élevé que le niveau attendu.
Et les chercheurs ont donc constaté que la mortalité des jeunes adultes est plus élevée que ce à quoi on pourrait s’attendre, et depuis un certain temps déjà. Mais alors pourquoi ce phénomène s’observe-t-il depuis tant d’années ?
Les morts violentes à la puberté
Une des causes de cette surmortalité anormale chez les jeunes serait l’augmentation des comportements dangereux à la suite de la puberté. Selon certains auteurs, le chamboulement que représente cette période de la vie pousserait à des comportements à risque chez les jeunes, qui seraient à l’origine de l’augmentation des décès violents dans cette tranche d’âge.
Parmi ces comportements à risques, nous retrouvons les accidents de la route, l’influence du VIH ainsi que l’épidémie d’overdoses d’opioïdes.
De plus, si nous prenons l’exemple des Etats-Unis, les accidents de la circulation causent autant de décès chez les jeunes adultes que les suicides ou les homicides. Les overdoses, quant à elles, ont progressés de 0% à 20% durant la dernière décennie.
Un phénomène encore mal compris
Bien que le phénomène de la surmortalité anormale qui survient chez les jeunes adultes existe depuis un siècle et demi, celui-ci est encore mal compris. Les idées reçues jouent un rôle important dans l’incompréhension de ce phénomène: la piste purement biologique est souvent, à tort, écartée des causes de cette surmortalité, laissant place au caractère universel et sexué du jeune adulte ainsi que ses comportements « à risques ».
Les récentes études apportent cependant quelques précisions à ce phénomène: cette surmortalité serait non universelle et davantage masculine, bien que les femmes n’y échappent pas totalement.
La transition à l’âge adulte, les facteurs de risques socio-économiques et psychiques à un âge ou l’on se sent souvent seul, incompris, et ou la vie d’adulte peut sembler insurmontable, est donc une étape difficile à franchir pour la plupart d’entre nous; l’entourage doit plus que jamais se montrer attentif à tout signe de comportement dépressif ou dangereux.