Je me souviens très bien du courrier que j’avais reçu d’Enedis m’informant du jour de l’installation de mon compteur Linky. D’ailleurs, je ne l’ai pas perçu comme un intrus. En effet, il était censé me permettre des économies et m’éviter de poser des matinées de congés pour attendre l’agent releveur de compteur. Et, quelques années plus tard, je ne me plains pas, même s’il n’a pas apporté les grands changements annoncés, il ne me dérange pas plus que ça. De plus, je n’ai pas remarqué de changement par rapport aux ondes, un défaut qui lui est souvent reproché : émettre des ondes électromagnétiques trop fortes ! Pour les économies, je me suis sûrement fait « berner », comme nous tous, car pour être honnête, je n’ai fait aucune économie, mes factures d’électricité n’ont jamais été aussi couteuses. Inflation ? Hausse des coûts énergétiques ? Oui, certainement, mais la Cour des Comptes, elle, pense plutôt pour un immense profit pour Enedis. Explications.
Un projet qui profite avant tout à Enedis
L’objectif initial du projet Linky était clair : moderniser le réseau électrique français tout en permettant une gestion plus simple des consommations. Mais, ce que la Cour des comptes met en lumière, c’est que le principal gagnant de cette initiative est sans conteste Enedis. Grâce à Linky, le gestionnaire du réseau a réalisé d’importantes économies, notamment en supprimant le besoin d’envoyer des techniciens sur place pour relever les compteurs ou intervenir sur certaines opérations. Et, une partie de ces économies auraient été réalisées sur le dos des salariés : près de 2 500 emplois de techniciens de proximité ont été supprimés. De plus, l’instauration de la taxe Turpe (Tarif d’Utilisations des Réseaux Publics d’Électricité) que nous payons tous aurait rapportée à Enedis la modique somme de 785 millions d’euros. Difficile, dans ces conditions, de ne pas ressentir une certaine frustration, surtout lorsque les bénéfices promis aux usagers se font attendre.
Un impact limité sur la consommation et les économies
Pour être limité, il est plus que limité, l’impact sur nos factures, c’est une certitude. Chez nous, il est même inexistant ! En théorie, cela semblait prometteur : le technicien m’avait expliqué que j’obtiendrais des données détaillées, accessibles en temps réel. Ces dernières devaient nous permettre d’optimiser nos consommations. En réalité, rien de rien, même en surveillant ma consommation sur l’application dédiée, je n’ai jamais réussi à économiser un euro ! Peut-être que des explications claires sur la manière de procéder aurait été plus judicieuses qu’un petit guide que personne n’a lu, non ?
De plus, l’arrivée de ce compteur n’a pas réellement permis de mettre fin aux régularisations imprévues ou aux mensualités approximatives. Je crains que ma facture du mois prochain n’atteigne des sommets, alors que j’ai augmenté mes mensualités tout au long de l’année, en suivant les conseils de d’EDF, mon fournisseur. Mon bilan : à part un compteur tout neuf et plus sécurisé, le Linky ne m’a rien apporté, je dois le reconnaître ! Et, pourtant, je ne suis pas une « anti Linky » !
Le cas de Joseph Cascina qui pourrait faire jurisprudence ?
Joseph Cascina, un habitant de la Loire, est devenu le premier plaignant à obtenir la désinstallation de son compteur Linky en justice, invoquant des symptômes d’électrosensibilité apparus après son installation. Comme le relate l’article de France 3, l’homme souffrait de sifflements constants et de fatigue chronique, et a rapidement associé ses troubles à la présence du compteur. Malgré le manque de preuves scientifiques reliant directement les ondes électromagnétiques au syndrome, il a mené une bataille juridique de trois ans et demi contre Enedis, qu’il a remportée en appel.
Ce jugement, espéré comme une jurisprudence par les collectifs anti-Linky, met en lumière les difficultés des personnes électrosensibles. Et vous, que pensez-vous des compteurs Linky ? Ce sujet vous intéresse ? N’hésitez pas à nous donner votre avis, ou à partager avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .