La France est l’un des pays du monde où la contraception féminine est la plus utilisée. La pilule contraceptive légalisée en 1967 par la loi Neuwirth avait symbolisé, à l’époque, la libération sexuelle des femmes. Une loi qui, malgré les controverses, permet désormais aux femmes de maîtriser leur fécondité et par conséquent, de choisir ou non, d’avoir des enfants. Concrètement, depuis la nuit des temps, la contraception est plus une affaire de femmes, que d’hommes. D’ailleurs, aucune pilule masculine n’a été développé malgré quelques tentatives de contraceptions masculines. En termes de méthodes « radicales », les femmes peuvent pratiquer l’hystérectomie et les hommes, la vasectomie. Et, cette année, le nombre de vasectomies a largement dépassé celui de l’hystérectomie. La contraception deviendrait-elle, une affaire d’hommes, évitant la charge mentale d’une contraception aux femmes ? Décryptage.
La vasectomie qu’est-ce que c’est ?
Cette opération chirurgicale est autorisée en France, sans conditions particulières, depuis 2001. Elle est radicale, puisque définitive et irréversible, mais reste la seule contraception viable et remboursée par l’Assurance Maladie. Seuls les préservatifs le sont aussi, mais de nombreux hommes, notamment plus âgés, ou ne désirant plus d’enfants, ont désormais recours à la vasectomie. Cette intervention chirurgicale, sous anesthésie, consiste à sectionner et à « condamner » les canaux déférents. Les spermatozoïdes ne peuvent donc plus rejoindre l’urètre. C’est évidemment la méthode la plus sûre pour ne plus procréer.
La vasectomie en chiffres…
Selon les données du Système National des Données de Santé (SNDS), une étude menée par EPI-PHARE indique une nette augmentation du nombre de vasectomies en France depuis 2010. Le taux annuel ayant été multiplié par 15 durant les 12 dernières années (passant de 1 940 en 2010 à 30 288 vasectomies en 2022). Parallèlement, le nombre de stérilisations féminines a connu une diminution de moitié de 2013 à 2022, passant de 45 138 en 2013 à 20 325 en 2022, après une hausse initiale de 2010 à 2013. En 2021 et 2022, on observe pour la première fois en France une inversion de tendance, avec un nombre de stérilisations masculines dépassant celui des stérilisations féminines. En 2022, trois stérilisations masculines ont été réalisées pour deux stérilisations féminines. Les hommes recourants à cette technique ont de 40 à 41 ans, et géographiquement, c’est en Bretagne et en Pays-de-la-Loire, qu’elles sont les plus pratiquées.
Que veulent dire ces chiffres ?
Les hommes auraient-ils pris conscience que la contraception orale (pilule) était une véritable charge mentale pour les femmes ? Impossible de la savoir réellement, néanmoins, prendre la pilule, c’est ne JAMAIS l’oublier, en avoir toujours d’avance, l’emmener en voyage, en déplacement, etc. Certes, ce n’est qu’un petit comprimé à prendre chaque jour, mais cela reste une contrainte pour de nombreuses femmes. De plus, certaines pilules entraînent des prises de poids, une incompatibilité avec le tabac, et parfois une intolérance de la part de la femme.
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De plus, la stérilisation chirurgicale d’une femme, est une opération bien plus lourde, que la vasectomie. Seraient-ce les prémices d’une véritable égalité entre les femmes, et les hommes, que tant réclament depuis toujours ? Les hommes prennent la contraception au sérieux désormais, et c’est plutôt une bonne nouvelle pour les femmes, non ? Que pensez-vous de cette analyse ? Voyez-vous dans ces chiffres une véritable évolution de notre société ? Donnez-nous votre avis, ou partagez avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .