Découverte d’un gisement de 11 millions de tonnes de terres rares dans de la cendre de charbon

Les terres rares sont plus abondantes qu’on ne le pensait, selon cette étude menée par des chercheurs de l’Université du Texas à Austin. Ils ont découvert que les cendres de charbon sont une source abondante et accessible de terres rares.

Lanthane, Cérium, Praséodyme, Néodyme, Gadolinium, Terbium, Dysprosium… Les terres rares sont considérées comme des métaux stratégiques en raison de leur utilité dans de nombreuses technologies clés d’aujourd’hui. On en trouve dans les drones, les moteurs de voiture électrique, les éoliennes, les disques durs, les écrans de télévision, les téléphones portables, etc. Si elles sont indispensables, c’est grâce entre autres à leurs propriétés magnétiques exceptionnelles. En 2024, les réserves mondiales de ces minéraux s’élevaient à 110 millions de tonnes, d’après un bilan de l’US Geological Survey. Un chiffre qui devrait augmenter considérablement dans les années à venir, selon les chercheurs de l’Université du Texas à Austin. En effet, ces derniers ont découvert que les dépôts de cendres de charbon contiennent une grande quantité de terres rares. Une découverte majeure qui pourrait réduire la dépendance des États-Unis aux importations…

Les cendres de charbon, plus que des déchets industriels

Longtemps considérées comme des déchets industriels, les cendres de charbon seraient donc une source abondante et accessible de terres rares. Tous les gisements présents aux USA, issus notamment de la combustion du charbon dans les centrales électriques et autres infrastructures industrielles du pays, pourraient ainsi être réutilisés pour récupérer des ressources, selon les chercheurs américains. De plus, selon eux, l’extraction des cendres de charbon présente un avantage majeur, contrairement à l’exploitation minière traditionnelle.

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Six oxydes de terres rares (dans le sens des aiguilles d’une montre à partir d’en haut à gauche) : gadolinium, praséodyme, cérium, lanthane, néodyme et samarium. Crédit photo : Wikipedia

Le processus de combustion a déjà séparé les minéraux de leur minerai d’origine et, par conséquent, les étapes de raffinage énergivores ne sont plus nécessaires. « Cela illustre parfaitement le principe du « déchet transformé en trésor » […] Notre objectif est de boucler le cycle, d’utiliser les déchets et de récupérer les ressources qu’ils contiennent, tout en réduisant les impacts environnementaux », explique Bridget Scanlon, co-auteure principale de l’étude.

11 millions de tonnes de terres rares aux États-Unis

Les scientifiques estiment que les cendres de charbon américaines contiennent environ 11 millions de tonnes de terres rares, soit près de huit fois les réserves nationales connues du pays. Un trésor estimé à 8,4 milliards de dollars qui, d’après eux, pourrait renforcer l’approvisionnement américain en minéraux critiques. Ils indiquent que cette découverte pourrait réduire considérablement la dépendance des USA aux importations, comme susmentionné, et remodeler l’approche américaine en matière d’approvisionnement en minéraux critiques. Notons qu’actuellement, c’est la Chine qui domine le secteur avec 44 millions de tonnes. Approximativement 50 % des réserves mondiales connues se trouvent dans ce pays, qui a également le monopole de la production et de l’exploitation des terres rares.

Les terres rares sont un groupe de 17 éléments chimiques.
Les terres rares sont un groupe de 17 éléments chimiques. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Des concentrations en terres rares différentes selon les régions

Publiée dans la revue Springer Nature, l’étude révèle que les concentrations en terres rares dans les cendres de charbon américaines varient selon les régions. Celles du bassin des Appalaches, par exemple, présentent la concentration la plus élevée, avec une moyenne de 431 mg/kg. Toutefois, seulement 30 % sont facilement récupérables, indiquent les chercheurs. Celles de la Powder River, en revanche, présentent une concentration plus faible avec 264 mg/kg, mais environ 70 % sont facilement récupérables. Ce qui en fait une option plus viable pour une récupération à grande échelle. « Ces variations sont importantes, car elles déterminent les gisements les plus rentables », explique Bridget Scanlon. Les scientifiques soulignent cependant que, bien que cette découverte soit prometteuse, il reste encore du chemin à parcourir pour en faire une solution concrète. Que pensez-vous de cette découverte ? Je vous invite à partager votre avis, vos remarques ou nous signaler une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Raharisoa Saholy Tiana

Je m’appelle Tiana et je suis journaliste professionnelle. J’ai une affinité particulière pour les sujets d’actualités et sur tout ce qui a trait à l’environnement, à l’innovation et au lifestyle. Depuis plusieurs années, j’ai couvert un large éventail de sujets liés entre autres aux questions environnementales et aux nouvelles technologies. Chez Neozone, j’interviens pour vous faire découvrir ces sujets fascinants, qui peuvent apporter de grands changements dans la société et qui méritent d’être mis en lumière. De nature curieuse et créative, j’ai toujours voulu devenir une journaliste web francophone. Après avoir obtenu mon diplôme de maîtrise en droit privé à l'université d’Antananarivo, j’ai décidé de me former aux métiers de la rédaction. J’ai commencé dans une agence web locale, avant de me lancer dans le « freelancing ». Cela fait plus de 10 ans que j’évolue dans ce secteur, en collaborant notamment avec de nombreuses agences et sites internationaux. Cette citation de Léon Trotsky m’inspire et me motive au quotidien : « La persévérance, c'est ce qui rend l'impossible possible, le possible probable et le probable réalisé. »

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