Les violences familiales existent, c’est un fait, et elles ont malheureusement augmentées avec le huis clos imposé par le confinement. Parler est primordial pour ces enfants victimes mais c’est souvent plus facile à dire qu’à faire. La peur de parler instaure un cercle vicieux qui peut parfois être fatal pour ces enfants maltraités. En Seine-et-Marne, l’association Les Papillons vient de créer la première boîte aux lettres pour libérer la parole des enfants battus. Le centre de loisirs de Chanteloup-en-Brie est le premier établissement à accueillir cette boîte d’un nouveau genre. Ecrire quand on ne peut pas parler, une excellente initiative.
Cette boîte aux lettres peut aider les enfants victimes de violences familiales mais également de harcèlement, de cyberharcèlement, de racket à l’école… Bref quelle que soit la violence subie par l’enfant, il peut glisser un mot pour alerter les adultes sans parler. Le président et fondateur de l’association Les Papillons, Laurent Boyet, a lui-même été victimes de violences dans son enfance. Pour se libérer, il ne parlait pas mais écrivait. Il a eu l’idée de ces boîtes aux lettres qu’il aimerait installer dans tous les lieux qui accueillent des enfants ou adolescents. Même si le 119 existe pour alerter les autorités, les enfants n’ont pas toujours accès à un téléphone. Alors que ces boîtes disposées dans les structures à l’abri du regard des agresseurs peuvent leur être d’une grande aide.
Ces boîtes sont relevées chaque jour par un référent, qui, en fonction de la gravité du récit peut envoyer un signalement aux autorités. En cas de faits jugés « moins graves » comme un sentiment d’abandon lors d’un divorce, le référent pourra en parler avec l’enfant ou les parents.
Un concept à généraliser dans toute la France
Pour l’association Les Papillons, la mission prochaine sera d’intégrer un maximum de boîtes aux lettres dans un maximum de lieux d’accueil. Les Papillons lancent d’ailleurs un appel aux élus de Seine-et-Marne pour accueillir une boîte dans leurs villes. Pour les écoles, l’inspection académique n’a pas encore donné le feu vert. On espère que ces boîtes se généraliseront dans toute la France, tant avertir des adultes est important mais parfois si difficile.