En France, et dans bien d’autres pays du monde, nous avons tous un rituel ! Que l’on soit entre amis, en famille, en tête-à-tête ou même parfois seul, tout est prétexte à prendre l’apéro*. La France est apparemment championne du monde de l’apéro et il est vrai que le moindre rassemblement est prétexte à prendre un verre non ? Même si apéritif ne rime pas forcément avec alcool, il faut bien avouer que ce sont rarement avec des verres de menthe à l’eau que l’on trinque ! Mais saviez-vous que dans un temps ancien, les premiers apéritifs devaient être pris sur ordonnance ? Ou plutôt, qu’ils étaient recommandés pour raisons médicales ? On vous explique tout !
Remontons le temps…
Le mot apéritif provient de l’expression « boisson apéritive » du verbe « aperire » en latin, qui signifie ouvrir… Les boissons apéritives étaient donc préconisées par les médecins à ceux qui souffraient de manque d’appétit, explique le site Actu.fr… En s’offrant un verre d’alcool, cela permettait d’ouvrir l’appétit, ce qui n’est pas totalement faux: on constate qu’on a beaucoup plus faim quand on a bu que lorsque l’on est sobre ! A cette époque, on ne préconisait pas systématiquement de l’alcool, mais des infusions de certaines plantes, des poudres etc. A partir de 1860, l’apéritif sera associé à une boisson prise avant le repas, et composée d’alcool. Depuis, cela n’a pas changé d’ailleurs !
Puis l’alcool est devenu commercial…
Puisque l’apéritif était recommandé pour la santé, les industriels se sont dit qu’il y avait forcément un coup à jouer… Et ils ont commencé à faire de la publicité pour leur produit, vantant leurs bienfaits pour la santé. Souvenons nous que jusqu’en 1956, les enfants scolarisés à l’école primaire avaient droit à un verre de vin chaque jour pendant le temps scolaire ! C’était apparemment bon pour la santé à cette époque… Depuis, on sait évidemment qu’ils avaient tort ! En industrialisant un produit, l’alcool, qui était auparavant exclusivement vendu en pharmacie, officine ou dans les monastères, comme l’absinthe par exemple, ils ont démocratisé l’apéritif et la consommation d’alcool avec les dérives que cela comporte évidemment ! Le vin est à cette époque, la boisson parfaite pour l’apéritif, un verre qu’il faut consommer avant le repas, pour s’ouvrir l’appétit.
L’apéritif devient ensuite l’apéro !
L’apéro est une tradition française qui est ancrée dans toutes les familles ou presque… Finalement, prendre l’apéro relève plus d’une pratique sociale que de la consommation réelle d’alcool, bien que les deux aillent souvent de pair. Et évidemment, on ne prend pas l’apéro pour s’ouvrir l’appétit mais pour partager un moment convivial avec nos proches. La France, pays producteur de nombreux alcools comme le vin, le cidre, les boissons anisés, les vins cuits ou divers digestifs, est très attachée à la tradition de l’apéro. Selon certains spécialistes, l’apéritif est devenu une sorte de représentation sociale de celui qui reçoit… Par exemple, si vous êtes accueilli avec un grand cru millésimé, c’est un signe d’ascension sociale (CQFD). La prochaine fois que l’on vous reproche de prendre l’apéro, dites que c’est pour vous ouvrir l’appétit mais quoi qu’il arrive souvenez-vous : quand on boit, on ne conduit pas !
*L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération. En France, la vente d’alcool est interdite aux mineurs de moins de 18 ans.