En 2021, lorsque nous parlions de pellets de bois, nous pensions tous qu’ils étaient écologiques, mais surtout très économiques. Les poêles à pellets ont fait l’objet de nombreuses campagnes de communication, ou de coups de pouce de l’État via des aides à la rénovation énergétique. Un an plus tard, ceux qui ont franchi le cap du poêle à pellets ont généralement eu le sentiment d’avoir été les dindons de la farce ! Si le côté écologique des pellets de bois n’est plus à prouver, le volet économique, lui, a volé en éclat. La tonne de pellet qui se vendait autour de 400 € en 2021 a atteint plus de 1 000 € un an plus tard. Une augmentation impressionnante que de nombreux Français n’ont pas pu assumer au point de revenir aux radiateurs électriques ! D’après certains spécialistes de la filière, le prix serait enfin en train de redescendre et c’est plutôt une bonne nouvelle. Explications.
Pourquoi les prix des pellets de bois ont flambé ?
La flambée du prix des pellets est due à plusieurs facteurs provenant de l’année précédente. Les différentes mises en garde du gouvernement quant à l’augmentation des prix des énergies fossiles ont eu pour conséquence « une ruée » des consommateurs vers les poêles à pellets. L’achat de ces derniers étant largement encouragé par différentes aides financières. En 15 ans seulement, le nombre de foyers qui se chauffent aux granulés de bois a été multiplié par presque 30 ! Le 24 février dernier, la Russie entrait en guerre contre l’Ukraine, deux pays dont la plupart des Européens dépendaient énergétiquement parlant. Les pellets de bois sont alors devenus une sorte de trésors et se sont payés au prix fort. Au plus haut de cette crise, le sac de pellets a pu atteindre les 15 € pour 15 kg, mais il devrait redescendre autour de 6 € dans les mois à venir. C’est en tout cas ce qu’affirme Éric Vial, le délégué général de Propellet, l’association rassemblant la filière des granulés de bois, dans une interview accordée au journal La Croix.
Une panique généralisée selon Éric Vial
Pour le représentant de l’association, l’année 2022 fut exceptionnelle et compliquée. Les producteurs de pellets de bois ont dû faire face à une ruée sur les granulés de la part de consommateurs, inquiets de leur avenir. Sous couvert de prévoyance, les clients ont acheté deux fois plus de pellets que l’année passée. De plus, ces achats se sont déroulés beaucoup plus tôt dans l’année. Pour ces consommateurs, les raisons étaient légitimes : peur de manquer et peur de l’augmentation des prix. Comme à chaque fois, cette soudaine ruée vers les pellets a déséquilibré le marché et créé un sentiment de pénurie. Les producteurs ont vu leur stock fondre comme neige au soleil et n’ont effectivement pas pu répondre à toutes les demandes. La loi de l’offre et de la demande s’est appliquée comme sur tous les marchés, plus la demande est forte, plus les prix augmentent et plus les stocks baissent.
Une baisse annoncée dans les prochains mois ?
Éric Vidal assure que le prix du sac de 15 kg devrait avoisiner les 6 € dans les prochains mois, mais qu’il ne reviendra probablement jamais au prix de 4 € comme au début de l’année 2021, inflation oblige. La baisse ne sera cependant pas immédiatement effective. Il faudra d’abord que les magasins de vente et les distributeurs écoulent les stocks qu’ils ont, eux aussi, achetés au prix fort. Quoi qu’il en soit, le pellet de bois restera deux fois moins cher que le fioul, le gaz ou l’électricité, et 5 à 10 % moins coûteux que les pompes à chaleur. « C’est une énergie renouvelable et locale, produite à 85 % en France. Nous ne coupons pas d’arbres pour faire des granulés, mais utilisons uniquement des sous-produits de l’industrie du bois » souligne Éric Vial. C’est peut-être la raison pour laquelle les granulés de bois resteront toujours une alternative économique aux énergies fossiles. Patience donc, les pellets seront de nouveau accessibles, à condition que les consommateurs ne se ruent pas sur les nouveaux stocks, mais ça, c’est un autre débat !