Inde : quand la politique de contrôle des naissances passe par la stérilisation des femmes

Soins gratuits pour les enfants, salaire en hausse, subvention : le gouvernement de l'état indien d'Uttar Pradesh peut vous les offrir... A condition que vous soyez stérilisés !

Pouvoir contrôler une démographie galopante ? Si, dans les pays européens, le sujet n’a jamais été d’actualité, ce n’est pas le cas dans d’autres pays. En Chine, de 1979 à 2015, existait la politique de l’enfant unique qui consistait à n’avoir qu’un enfant. Et de préférence un garçon, ce qui pendant plus 30 ans provoqua abandon et infanticide de petites filles

Depuis 2015, cette politique n’existe plus officiellement, la Chine ayant pris conscience que sa population devenait presque exclusivement masculine…  Aujourd’hui c’est en Inde que la question se pose, avec, certes une politique de contrôle plus souple ! Mais cela soulève le débat du contrôle démographique dans un pays qui compte déjà plus d’un milliard d’habitants !

Deux enfants pas plus !

Dans l’état indien de l’Uttar Pradesh, le gouvernement pourrait bientôt mettre place une nouvelle politique de contrôle. Celle-ci visant à limiter le nombre de familles nombreuses dans l’état. Déjà, les familles qui n’ont qu’un seul enfant bénéficient des soins de santé et d’éducation gratuits pour l’enfant.

Dans les probables futures lois, en revanche, les familles nombreuses n’auraient plus le droit de se présenter aux élections… Et les habitants qui se porteraient volontaires pour la stérilisation, bénéficieraient d’une réduction d’impôts conséquente ! Ils recevraient aussi un meilleur salaire de l’état et les propriétaires de nombreuses subventions !

Les risques d’une telle politique !

En Chine, il est désormais possible d’avoir trois enfants sans que l’on touche à votre porte-monnaie ! Mais cette décision n’a été prise qu’après avoir pris conscience du déclin de la population féminine. En Chine, les hommes ne trouvent par exemple plus de femmes à épouser explique le site futurism.

Et comme en Chine, et à peu près partout dans le monde, avoir un garçon est plus « intéressant » que d’avoir une fille. Le danger de cette nouvelle politique si elle venait à être votée, serait de voir le nombre d’avortements « fille » augmenter considérablement. Ces politiques de contrôle des naissances très restrictives entraînent inévitablement une sélection de l’enfant à la naissance… Et parfois des infanticides cachés, pour tenter d’avoir enfin un garçon, source de revenu pour l’avenir !

Des camps de stérilisation existaient en Inde !

Camps de stérilisation, rien que le mot peut nous écorcher… Pourtant en 2014, le New York Times rapportait que 83 femmes avaient été stérilisées en une seule journée… Et par le même chirurgien. Ce qui représentait une femme stérilisée à la va-vite toutes les 5 minutes… 11 femmes n’ont pas survécu à ces pratiques barbares, qu’elles devaient d’ailleurs payer environ 10 dollars !

Inde : quand la politique de contrôle des naissances passe par la stérilisation des femmes
Des femmes indiennes dans une clinique rurale le 8 novembre 2011 à Adapur, dans l’État du Bihar, en Inde. Crédit photo : Shutterstock / Travel Stock

Mais cela ne date pas d’hier, la stérilisation en Inde a toujours été au centre des politiques de contrôle. Ainsi en 1952, ils proposaient la méthode Ogino, qui consistait à ne pas avoir de rapports sexuels entre le 12 ème et le 16 ème jour après le début des règles. Ce fût un fiasco, mais cela n’entraînait aucune conséquence physique sur la personne.

En 1970, Sanjay Gandhi, fils d’Indira Gandhi, lançait le premier programme de planning familial et prônait la stérilisation des hommes… 8.3 millions d’hommes optèrent pour la stérilisation à cette époque… Jusqu’à l’apparition de nouvelles techniques de stérilisations pour les femmes…

En Inde, l’histoire se répète et créé chaque fois encore plus d’inégalités sociales… A l’heure où tant de moyens contraceptifs non invasifs existent, on se demande comment ces pratiques barbares peuvent encore faire débat ! En 2021 !

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Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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