La fin des tickets resto dans les grandes surfaces dès 2025 ? Pas tout à fait…

Adieu pâtes, farine et huile payées en tickets-resto ! Dès le 1ᵉʳ janvier 2025, seuls les produits directement consommables seront autorisés. Une mesure qui faisait grincer des dents, surtout chez les restaurateurs.

Depuis plus de 50 ans, les tickets restaurants que l’on appelait auparavant « chèque-repas » sont utilisés par des millions de salariés. En 1982, selon la Commission Nationale des Titres Restaurants (CNTR), plusieurs syndicats professionnels du secteur de la restauration, lancent le titre « Chèque de Table ». Ce ticket-restaurant est une forme d’aide pour les salariés qui prennent leurs repas au restaurant pendant leur temps de travail. En 2022, le ministère de l’Économie assouplit les règles et autorise les tickets restaurants pour « faire les courses alimentaires » et sur l’ensemble des produits alimentaires. Le problème étant que les bénéficiaires ne les utilisent plus au restaurant, provoquant un gros manque à gagner pour les restaurateurs. À compter du 1ᵉʳ janvier 2025, tout va changer, et cela pourrait ne pas plaire à tout le monde. Décryptage.

La colère des restaurateurs

Dès le 1ᵉʳ janvier 2025, c’est un « retour aux sources » qui devrait s’opérer : les achats en grande surface seront limités aux produits à consommer immédiatement. D’accord, pour un sandwich au saumon, non pour un paquet de nouilles ou pour les courses de la semaine. Et, si les restaurateurs sont en colère, c’est tout simplement parce que les grandes surfaces ne jouent pas le jeu et n’appliqueront à priori pas la loi.  Jusqu’ici, grâce à une dérogation exceptionnelle votée chaque année au Parlement, les tickets restaurants permettaient d’acheter presque tous les produits alimentaires en grande surface : huile, pâtes, farine… Mais, cette année, la France est paralysée politiquement parlant. Le gouvernement Barnier ayant été censurée, le prolongement de cette loi ne sera pas voté. Nous reviendrons donc à avant 2022, avec uniquement des denrées consommables directement payables en ticket-restaurant.

Un restaurateur en colère.
Les restaurateurs jugeaient la concurrence des supermarchés déloyale par rapport à l’utilisation des tickets restaurant. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock (montage NeozOne)

Une concurrence déloyale qui fâche les restaurateurs

Les restaurateurs sont en colère et je les comprends ! Leurs chiffres d’affaires sont à la baisse, et ils n’ont pas bénéficié du bouclier tarifaire de l’énergie. Leurs factures d’énergies, mais également le coût des matières premières ont fait exploser leurs budgets. Vents debout contre les grandes surfaces, ils estiment leur perte de chiffres à 600 millions d’euros. Une somme colossale, qui, en réalité, serait revenue dans les « poches » des grandes surfaces. Rappelons que les tickets restaurants devraient principalement servir à financer des repas consommés au restaurant. Une logique que tous ne partagent pas à priori !

Concrètement, que se passera-t-il en janvier 2025 ?

La loi n’ayant pas été prolongée, les achats avec des tickets restaurants pour des courses alimentaires ne devraient plus être possibles. Mais, en réalité, c’est un imbroglio qui s’annonce puisque les supermarchés expliquent qu’ils n’auront pas « le temps » ou la volonté (NDLR) de se mettre en conformité. Les restaurateurs, eux, demandent uniquement que cette loi en suspens soit appliquée à la lettre, avec l’espoir de voir revenir les clients pour leurs pauses méridiennes. Si vous bénéficiez de ticket-restau, invitez vos amis dans le petit restaurant du coin, vous passerez un bon moment, et permettrez à un artisan de gagner quelques euros.

Et vous ? Comment utilisez-vous vos ticket-restaurant ? Exclusivement pour leur destination première, le restaurant, ou pour faire vos courses de la semaine, au frais de la princesse, enfin de votre patron pour moitié ? Ce sujet vous intéresse ? N’hésitez pas à nous donner votre avis, ou à partager avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

20 commentaires

  1. Bien entendu, il faut soutenir les restaurateurs mais cela n’a rien à voir avec cette loi !!!! Cela reste impossible au quotidien d’un point de vue budget : pour rappel, un ticket resto est de l’ordre de 10€ par jour alors qu’un repas au restaurant est de l’ordre de 17-25€ !! ça ne colle pas du tout.
    Il vaudrait mieux pouvoir faire sa gamelle de temps en temps ET aller au restaurant de temps en temps pour être à l’équilibre (et donc autoriser les produits non consommables directement lors des courses pour préparer des gamelles).
    Sinon ça incite plutôt à s’orienter pour le quotidien vers des fast-food ou sandwicherie : super la diététique 🙁 Moi je préfère soutenir des restaurants qui font une bonne cuisine et mettre le prix quit à ne pas y aller tous les jours.

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    1. Pour ma part un ticket resto vaut 8,92 €. Donc je ne vois pas comment je pourrais manger au restaurant tous les jours ouvrés, les jours travaillés j’entends, je préfère acheter mes légumes frais et faire ma bouffe moi-même et non un repas au minimum dans un restaurant c’est entre 15 et 20 € si je commence à mettre 20 € chaque jour je ne vais pas aller jusqu’à la fin du mois. C’est une décision complètement débile pour les petits salaires mais encore une fois on tape toujours sur les mêmes

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  2. Avec 25 euros…j vois pas comment inviter au restaurant des amis!!! A un moment donné fait réfléchir un minimum !!! Et quand la plupart des restaurateurs se plaignent alors qu il ne prenne pas certaines carte restaurant…excusez moi!! Mais c est juste du foutage de geule!! Donc il auront pas plus!! Les gens iront à mcdo ou autres et basta…. c est dommage pour eux car auparavant à l epoque des cheque…perso je les gardait pour en profiter chez eux quand c etait les vacances avec mes enfants ou amis…..sauf qu ils ont trop ramené leur tronche, maintenant c est limité en tarif…bah voilà… donc maintenant assumez….

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  3. Le système des tickets resto est une arnaque en soi dès le départ, donc autant laisser la possibilité aux bénéficiaires de l’utiliser où bon leur semble (restau ou supermarché ou petit epicier).
    Comme dit précédemment, avec 25€ et l’inflation de ces dernières années, on va pas loin au restaurant (ni même aux courses) et encore moins si ça repasse à 19€…
    Ensuite, faut arrêter de compliquer tout en permanence et contraindre bêtement les gens, la vie est déjà assez compliquée et chacun a besoin de manger chaque jour en achetant de la nourriture en France quoiqu’il arrive. Donc il faut que le but premier reste d’aider les gens à manger (correctement si possible et pas que fast food comme expliqué par Del).
    Enfin, le système même du ticket restaurant devrait carrément être supprimé au profit du paiement sur compte bancaire de la part employeur en milieu de chaque mois par l’employeur comme d’autres types de frais. Ensuite libre à chacun d’utiliser ça pour se nourrir où il veut. Ainsi, fini les difficultés d’utilisation de ces tickets, fini aussi les commissions prises par ces organismes qui servent d’intermédiaire, simplification administrative aussi côté employeurs… Bref tout le monde aurait à gagner à revenir à plus de simplicité !

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  4. Alors qu’il suffirait juste d’un compromis pour ces tickets resto ils vont finir par disparaître. Ces restaurateurs qui se battent contre la mal bouffe et bien là on continue à y aller droit direct. Le gouvernement avec sa campagne manger moins salé moins sucré cela vient en contradiction.

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  5. Les restaurateurs ont voulu et ont eu une baisse de TVA mais n’ont pas créé d”emplois comme prévu (quand on confond trésorerie et charges !!!)
    Ils ont voulu la dématérialisation des tickets resto (trop de travail ! ) et l’on obtenue avec une limitation de montant : faut réfléchir parfois
    Tout le monde semble oublier que les salariés participent généralement à hauteur de 50 % ( la somme est retenue sur le salaire et rendue via les tickets restaurants) : les salariés ne sont donc pas libres d’utiliser leur argent comme ils le veulent au point que certains salariés envisagent de renoncef aux tickets restaurant avec la dématérialisation obligatoire et donc encore moins de monde dans les restaurants.
    A trop en vouloir ……

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  6. La dérogation a été accordé suite aux revendications sur le pouvoir d’achat, au lieu de relever les salaires le gvt a préféré une mesure bancale. Ce n’est pas avec 6 ou 9 ou 12 Euro de tr journalier que l’on peut se payer un resto à midi. Et lorsque l’on est limité a deux tr ou 19€ par repas, on ne vas pas loin. L’uimh cherche un coupable ! Qui a libéralisé le prix de l’énergie….

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  7. Utiliser les tickets pour aller au resto le midi, quand on a 35mn le midi et rien à proximité de son boulot on fait comment ?
    Se diriger vers la mal bouffe et les plats industriels va à l encontre de ce qu’on nous préconise à longueur de temps pour préserver notre santé
    Au final il va être plus simple de ne plus en prendre, les restaurateurs se sont plaint ils vont devoir assumer, aller au resto le samedi soir de temps en temps était une option , maintenant terminé

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  8. Bonjour
    Dans ma société, les tickets resto ne sont donnés que pour les jours de télétravail (lorsqu’on est sur site, on doit aller à la cantine dont le repas y est subventionné partiellement, si on va ailleurs, on paye plein pot ces jours là).
    Je me vois mal aller au resto lorsque je travaille de chez moi, je trouve donc tout à fait logique d’utiliser ces titres au supermarché pour faire la cuisine chez moi. Ce n’est pas au frais de la princesse, comme l’indique l’article, c’est la participation employeur aux frais de repas.

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  9. Les restaurants sont loin de tous jouer le jeu avec les tickets restaurant rendant la situation in fine impossible pour le client. En effet entre celui qui prend pas les tickets, celui qui prend les tickets mais que le midi, celui qui les prend seulement si le montant est compatible avec son humeur (au dessus ou en dessous d un montant et complété qu en liquide !) …. Ils s auto tuent et finalement font le jeu de ce qu ils critiquent : les sociétés des tickets resto (endenred et pluxee and co). L avenir du ticket resto vient par une double mesure : obligation d interopérabilité entre tous les acteurs et obligation d accepter les tickets restaurants pour les restaurateurs et traiteurs ou équivalent.

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  10. Soyons clairs : en presentiel, j’ai seulement 40 minutes de pose dejeuner et aucun restaurant à proximité ! Le télétravail me permet de gagner du temps que je ne vais pas aller perdre au restaurant pour déjeuner d’une petite assiette de pâtes carbo à 14 € minimum (merci les restaurateurs qui veulent toujours gratter plus sur le dos de la clientèle !). Donc avec la limitation des montants par jour uniquement utilisables en restaurant ou pour des plats industriels de supermarché, ma carte restaurant va cumuler des montants que je ne pourrai jamais utiliser en intégralité… Sans oublier que si l’employeur participe à 50% du financement des tickets resto, les salariés financent les autres 50% ce qui peut aussi leur donner le droit de choisir leur consommation alimentaire ! Alors oui : le système a vécu et mieux vaudrait désormais le réformer, pour que l’employeur verse directement ses 50% sur le compte du salarié. A défaut, je préférerais peut-être perdre l’abonnement des 50% de l’employeur pour au moins récupérer mes 50% et les consommer comme je veux en évitant la mal bouffe !

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  11. Je suis parfaitement d’accord avec les commentaires ci-dessus à savoir comment manger de manière saine et équilibré pour le prix d’un ticket restaurant de 9 eur ? La majorité des restaurants aux alentours de mon lieux de travail sont des pizzerias, des sandwicheries et/ou buffet asiatiques, brasseries proposant des menus à plus de 9 eur. C’est devenu impossible de manger sainement à moins de 9 eur et je veux conserver la liberté de manger ce que je veux en l’occurence préparer ma propre nourriture.
    Je soutiens bien entendu les restaurateurs mais je veux avoir la liberté de manger à l’extérieur de manière occassionnel.

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  12. Changer simplement le nom car ce ne n’est et ne sera jamais un ticket resto mais plutôt un ticket alimentaire. Perso, quand on voit les tarifs des restaurants pour en plus parfois manger du « décongelé » j’aime autant utiliser mes tickets resto au passage en caisse d’un supermarché. Pour rappel, nous, consommateurs, ne bénéficions pas d’une baisse de tva pour l’alimentation et cotisons auprès de notre employeur pour obtenir ces tickets dématérialisés et ce, à hauteur de 50%, ce montant est aléatoire en fonction des entreprises mais aussi des fonctions occupées par le salarié (je trouve ce critère discriminant mais bon, c’est ainsi…). Bref, tout ceci pour dire qu’il faut maintenir le droit de les utiliser en supermarché et changer son nom (plus resto) ou mieux encore, les supprimer et augmenter les salaires de manière significative afin que chaque français travailleur puisse manger comme il veut et où il veut !

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  13. Les restaurateurs qui ne font que réchauffaient du surgelé made in métro (pour 20-30 balles n’espérai pas mieux) ne sont pas contents, oulala

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  14. 1-les sandwichs en supermarché c’est impossible, immangeable
    2- les restos et bien désolé c’est pareil, si je veux manger correctement dans un resto ce n’est pas un ticket restaurant qui paiera l’addition
    3- si on ne peut plus utiliser les TR comme on le souhaite alors laissez le choix aux salariés de les accepter ou pas
    PS dans ma ville je ne mange plus au resto car c’est ou mauvais ou trop cher et sincèrement chez moi c’est meilleur

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  15. C’est plus de 600 millions d’euros qui vont revenir dans les poches des restaurateurs. Ils ne vont pas manquer de faire monter les prix et créer une inflation sur l’alimentaire. Cela va provoquer de plus, une crise pour les salariés qui vont refuser cette hausse et garnir leur carte restaurant (il n’y a pas péremption) en attendant une reforme des usages des cartes restaurant votée par le Senat. C’est au final une épargne forcée qui ne rapporte à personne (pas de %) et qui va plomber l’économie de la France, incapable de gérer 6 millions de consommateurs de ces mêmes cartes « alimentaires’… qui vont certainement retourner aux fourneaux et manger du fait maison, achetés directeur aux petits producteurs.

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  16. Excusez moi de le rappeler, mais depuis 2023 ou peut être même avant, la majorité des restaurateurs ne prennent plus les tickets restaurant papier, sur le territoire français c’est 50/50 donc pas tout le monde a le demat( qui en plus est d’une hauteur de 7€ pour ma part, donc sur un repas on va pas aller loin) ils ne prennent maintenant que les cartes, mais pas toutes!!! Malheureusement pour eux a ce jour les seuls qui ne font pas la fine bouche c’est les grandes surfaces! Donc avant de se plaindre et d’accuser d’autres de leurs retirer le pain de la bouche qu’ils prennent exemple sur ceux la. Cela aidera peut être a changer les chose.

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