Dans les écoles de la république, nos enfants reçoivent différents enseignements obligatoires comme le français, les mathématiques ou l’histoire. D’autres matières sont dispensées et restent au choix de l’équipe pédagogique et des municipalités. Cela peut concerner le choix des langues vivantes, comme l’allemand ou l’espagnol ou encore certaines activités artistiques comme le théâtre ou le chant. A Paris, la maire de la ville Anne Hidalgo souhaite que la Langue des Signes Française (LSF) soit enseignée dès septembre prochain à tous les écoliers du secondaire parisiens. Elle veut faire de la LSF une langue vivante à part entière. A l’heure actuelle, une seule des 813 écoles parisiennes propose cet enseignement… Présentation.
L’Histoire de la LSF
La langue des signes française (LSF) est la langue des signes utilisée par une partie des sourds de France et de Suisse. La LSF est une langue à part entière et est un des piliers de l’identité et de la culture sourde. Aujourd’hui, 169000 personnes pratiquent la LSF. Cette langue a été découverte par hasard en 1760 par l’Abbé Charles Michel de l’Epée après qu’il eut observé des jumelles sourdes se parler avec des signes qu’elles seules comprenaient. Le religieux décide alors d’apprendre lui-même cette langue et de l’enseigner. Après avoir démontré à la Cour de France que cette langue est un véritable moyen de communiquer, il obtient l’autorisation d’ouvrir une école. Celle-ci existe encore aujourd’hui, c’est l’Institut Saint-Jacques à Paris.
La LSF dans le secondaire
Anne Hidalgo explique qu’elle souhaite voir l’enseignement de la LSF présente dans les établissements secondaires. L’école Victor Hugo dans le 3ème arrondissement propose cet enseignement, mais dès l’entrée en 6ème, les élèves doivent continuer leurs cours par leurs propres moyens. Une seule école parisienne qui enseigne le programme officiel de la LSF, ce n’est pas assez ! La maire de Paris s’est engagée auprès d’enfants sourds et de leurs parents pour que cet enseignement évolue. Elle déclarait lors d’une interview à l’AFP : « Il faut faire de la LSF une langue vivante à part entière, que cette langue des signes soit partagée avec d’autres enfants ».
Une difficulté à recruter des enseignants
Dans la mesure où l’enseignement de la LSF n’est pas une matière au programme de l’Education Nationale, elle n’est évidemment pas enseignée aux futurs professeurs. Marc Teulier, directeur académique des services de l’Éducation nationale, explique qu’il est actuellement très difficile de trouver des enseignants qui savent signer (parler la LSF). Le CAPEJS (Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement des Jeunes Sourds) est un diplôme médico-social, et ne relève donc pas de l’Education Nationale… Ne serait-ce pas cela qu’il faudrait changer, et faire entrer la LSF ou le braille dans les apprentissages de nos futurs enseignants ?
Pourquoi ce serait une bonne idée ?
L’introduction de la LSF dans les écoles parisiennes nous semble un beau projet, car les enfants sourds apprennent généralement la LSF par des cours particuliers. Mais cela ne les aide pas à communiquer avec leurs camarades entendants… En faisant de la LSF une matière enseignée aux sourds comme aux entendants, cela permettrait évidemment une meilleure inclusion de ces enfants. Cela pourrait même aider à former les enseignants de demain si la LSF devenait une matière enseignée par l’Education Nationale… Rêver est permis non ?