Séverac-le-Château, Aveyron: le nom de ce village ne vous dit peut-être pas grand-chose, ou alors, vous êtes parmi les quelques millions d’internautes à l’avoir découvert grâce à une simple photo sur les réseaux sociaux. Selon certains autochtones du village, la Maison de Jeanne située à Séverac-le-Château serait actuellement la plus vieille maison de France, encore debout.
D’ailleurs certains se demandent comment, en 2018, date de la photo, elle pouvait encore tenir sur ses pierres… Depuis La Maison de Jeanne, qui appartient à la municipalité, a subi un petit ravalement de façade… Et un expert tente de dater sa construction. Présentation de cette bâtisse aux allures de manoir hanté !
2 millions de like en une semaine
Un touriste franco-américain de passage dans l’Aveyron pour un mariage a eu la bonne idée de publier cette photo. En quelques jours, la publication a fait le tour du monde avec plus de 2 millions de vues !
La construction de la maison a été datée au XIVème siècle et elle se situe au 10 rue de Belvezet, formant l’angle du Passage de l’Hospice… Construite toute en hauteur, sur une petite ruelle qui grimpe (comme c’est souvent le cas dans l’Aveyron), elle possède un charme fou avec ses vieilles pierres ! Cette maison s’appelle ainsi en souvenir de sa dernière occupante, Jeanne, une artiste peintre locale.
Une petite visite de la maison s’impose
Si, à l’origine, la maison de Jeanne avait été construite en pierre de meulière, aujourd’hui, les murs ont été rénovés; recouverts de torchis, certains diront peut-être qu’elle a perdu un peu de son charme, mais c’était la condition sine qua non pour la conserver.
On accède à l’intérieur par quelques marches, d’époque évidemment. La maison est construite sur deux niveaux avec de toutes petites fenêtres, qui devaient probablement servir à conserver la fraîcheur. Depuis quelques années, la Maison de Jeanne est devenue un lieu touristique. Elle se visite en juillet et août lors des animations médiévales de la région.
Les commentaires vont bon train depuis la publication de cette photo: la plupart des internautes s’interrogent plus sur le fait qu’elle tienne encore debout qu’autre chose. Cependant, certains esprits critiques avancent le fait que, déjà à l’époque, les constructions étaient faites avec le moins d’emprise possible au sol… Tout cela pour payer moins d’impôts !
Mais au fait, comment fait-on pour dater une construction ?
Dater une maison par rapport aux matériaux utilisés porte un nom : la dendrochronologie. Cette technique particulière permet de dater la construction grâce à des petits carottages effectués dans les boiseries. Cette délicate opération, qui ne menace en rien la bâtisse, permet une datation assez précise. Pour la maison de Jeanne, c’est la société CEDRE (Centre d’Etude Dendrochronologie et Recherche en Ecologie) dirigée par Christophe Perrault qui a été chargée de la mission.
En prélevant une vingtaine d’échantillons au cœur des boiseries de la demeure, Christophe Perrault peut dater le bois à une saison près…. La datation s’effectue en laboratoire, avec des analyses précises des échantillons prélevés. Et en mesurant chaque anneau de chaque carotte, on peut savoir en quelle année l’arbre a été coupé…
… mais également de savoir si certains éléments ont été changés au cours du temps. D’après les analyses, la Maison de Jeanne daterait donc du XIVème siècle. C’est la plus vieille maison que CEDRE a identifiée, la précédente datant du XVème ! Et apparemment, elle a encore de beaux jours devant elle…
Bonjour,
il y a à Poitiers une maison romane certainement de la première moitié du XII ème ( pas d’éléments en bois de l’époque pour faire une dandrochronologie) mais plutôt le style de la baie géminée en place et du vocabulaire des sculptures du chapiteau, du profil des bandeaux, 36 rue Jean Bouchet, la baie géminée de gauche est d’époque.
Mais c’est une blague la « restauration » ??? Avec des fenêtres en PVC blanc ? La petite lucarne en haut à droite remplacée par une grande vitre ? La DRAC a laissé faire ce massacre ? Je n’ai jamais vu un tel désastre avant / après. Les responsables devraient faire de la prison.
ils ont tout détruit! il n’y aura plus de touriste ni franco-américain, ni autre, quel désastre!