Pourquoi les ventes de cigarettes diminuent-elles chaque année en France ? Est-ce une conséquence de la lutte contre le tabac, renforcée ces dernières années ? Où la cigarette électronique a-t-elle détrôné la cigarette en France ?
Se dirige-t-on vers la fin de la cigarette en France ?
La lutte contre le tabagisme
Le tabagisme est un enjeu sanitaire majeur du gouvernement. Avec plus de 200 décès quotidiens, il est la première cause de décès évitable. Afin de lutter efficacement contre cette dépendance, le gouvernement s’engage à plusieurs niveaux : en sensibilisant la population, en augmentant le prix du paquet de cigarettes et en remboursant les substituts nicotiniques.
Si l’on remonte le temps, la baisse des ventes de cigarettes a été continue jusqu’en 1997, puis elles ont stagné jusqu’en 2001. En 2000, puis surtout de 2003 à 2004, les hausses des prix ont entraîné une baisse forte des ventes de cigarettes (-14 % en 2003 et -21 % en 2004). À partir de 2010, les prix ont été relevés tous les ans de plusieurs centimes, ce qui a conduit à une baisse lente, mais régulière, qui sera plus prononcée entre 2012 et 2014 avec -12,5 % des ventes en 2 ans. Depuis, les hausses de prix, la sensibilisation du public et les autres mesures prises par le gouvernement continuent de faire baisser les ventes de tabac.
Moins de fumeurs réguliers
La proportion de fumeurs continue de diminuer chaque année, pourtant, le nombre de décès à cause du tabac augmente. En 2013, 73 000 décès ont été comptabilisés contre 75 320 en 2015. Il y a donc de moins en moins de fumeurs, mais ce n’est pas tout, même les fumeurs réguliers diminuent de plus en plus le nombre de cigarettes quotidiennes consommées. En effet, les fumeurs réguliers, âgés de 18 à 75 ans, fumaient en moyenne 12,5 cigarettes par jour en 2018, contre 13,4 en 2014.
L’essor de la cigarette électronique en France
Entre l’augmentation du prix du tabac, le désir d’arrêter de fumer, l’attraction de la nouveauté, de nombreux fumeurs se tournent vers la cigarette électronique depuis plusieurs années.
Une progression marquée de la cigarette électronique
L’attrait de la nouveauté, l’aspect technologique, les déclinaisons de saveurs, le nombre de modèles… Toutes ses stratégies surprennent et séduisent les consommateurs qui se mettent de plus en plus à l’e-cigarette.
L’arrivée de l’e-cigarette
Nouveauté de l’année 2010, la cigarette électronique a d’abord été perçue comme une aide pour arrêter la cigarette. Entre 2011 et 2014, l’e-cigarette a de ce fait conquis de nombreux fumeurs cherchant un substitut nicotinique, mais pas seulement. La vapoteuse a également conquis un public de non-fumeurs, ce qui a éveillé les méfiances et permis de mettre en place une certaine réglementation. Toutefois, l’engouement pour ce nouvel objet a continué sa progression jusqu’à amener la France en troisième place sur le marché mondial de la cigarette électronique en 2019.
Le recours à la cigarette électronique
Derrière les États-Unis et le Royaume-Uni, la France se trouvait en troisième position en 2019 sur le marché de l’e-cigarette dans le monde avec un chiffre d’affaires de plus de 820 millions d’euros. Avec l’augmentation des prix du tabac et le désir des français d’arrêter de fumer, le marché a fait un bond entre 2017 et 2018 en progressant de 21 %.
En 2020, lorsque la France comptait 2 millions de vapoteurs, l’institut d’études privé Xerfi avait publié une étude sur « les perspectives du marché de la cigarette électronique à l’horizon 2023 ». Selon cette étude, grâce à tous les points évoqués précédemment et la grande visibilité actuelle de la cigarette électronique, le marché de l’e-cigarette va continuer sa croissance. Ainsi, pour l’institut d’études privé, d’ici à 2023, le chiffre d’affaires en France de la cigarette électronique pourrait s’élever à 1,3 milliard d’euros, avec une croissance annuelle de 5 à 10 %.