Les fraternités américaines regorgent de pratiques méconnues. Nous le savons, toute personne souhaitant entrer dans la fraternité doit subir un bizutage. Si celui-ci est réussi, il peut alors faire partie de la fraternité. Mais d’autres pratiques existent et doivent être dénoncées. C’est notamment le cas du « hogging ». Encore méconnu pour la plupart d’entre nous, le hogging fait cependant beaucoup de victimes aux Etats-Unis.
Qu’est-ce que le hogging ?
Le hogging est un jeu dans lequel les étudiants d’une même fraternité se mettent en concurrence afin de coucher avec la femme la plus grosse de la soirée ou encore le plus de femmes obèses possible. En plus d’être prises pour cible pour leur surpoids, les femmes victimes de cette pratique sont également souvent harcelées par les fraternités durant ce jeu.
Selon Megan Mapes, victime de cette pratique, ce jeu permettrait de renforcer la masculinité des étudiants pratiquant le hogging. Elle explique qu’ « une des manières pour eux est de coucher avec le plus de personnes possibles. Ils voient les femmes obèses comme des cibles faciles. »
Megan Mapes espère faire réagir les hommes grâce à sa vidéo TikTok comptant près d’1,5 million de vues.
Une pratique aujourd’hui dénoncée
Si Megan Marpes a décidé de parler de son histoire sur les réseaux sociaux, c’est parce qu’elle espère faire réagir les femmes victimes de cette pratique, qui ne s’en rendent pas toujours compte. À la suite de la vidéo de Megan, de plus en plus de femmes se sont mises à témoigner de leur mésaventure.
Mais au-delà des victimes, Megan Marpes souhaite également faire réagir les hommes face à cette pratique détestable. Pour la plupart d’entre eux, ils ne connaissent pas le hogging. Il est donc important que les hommes se rendent compte de ce que cela représente pour pouvoir réagir. En prenant connaissance de ce jeu, ils peuvent désormais réagir s’ils sont témoins de cette pratique. C’est en tout cas ce qu’espère Megan Marpes.
Une étude sociale sur le hogging
Intéressé par cette pratique, Jeannine A. Gailey, sociologue et professeure à la Texas Christian University a décidé de réaliser une étude sociale sur le hogging publiée en 2006 dans la revue Deviant Behavior.
Pour ce faire, la sociologue a donc interrogé plusieurs hommes sur ce jeu. Dans la plupart des cas, ils n’avaient pas connaissance de cette pratique. Mais deux d’entre eux savaient de quoi parler la sociologue. En effet, lors de son questionnaire, Jeannine A Gailey n’utilise volontairement jamais le mot hogging. « Nous avons simplement demandé aux participants s’ils avaient déjà entendu parler d’une pratique où les hommes essaient de draguer des femmes qu’ils jugent grosses ou peu attrayantes dans le cadre d’un pari ou pour des relations sexuelles, et ils ont répondu “ouais, hogging”.»
A la suite de cette étude, la sociologue a découvert que des récompenses ont lieu pour les hommes couchant avec des femmes obèses et que celles-ci étaient très humiliées. Pour ces hommes, les femmes obèses sont vues comme des cibles faciles, « désespérées » et « dignes de mauvais traitement ».
Il faudra encore un bon moment avant que ces hommes se rendent compte de ce qu’ils font. Pour la plupart d’entre eux, ce n’est pas de la grossophobie mais seulement une pratique « hilarante ».