Si vous êtes donneur de sang, vous avez forcément rempli un petit questionnaire avant votre don. Sur celui-ci, il faut répondre à plusieurs questions qui vont de la santé, aux voyages, en passant par l’orientation sexuelle du donneur. Mais vous ne saviez peut-être pas que dans le cas d’une réponse positive aux questions sur la relation avec une personne du même sexe que vous, vous n’étiez pas éligible au don ! Depuis 1983 et l’épidémie de SIDA qui avait touché le monde, les homosexuels n’étaient plus autorisés à donner leur sang. La loi avait ensuite évolué, et les homosexuels pouvait alors faire un don après une période d’abstinence de quatre mois. Cela va encore changer, puisque le délai d’abstinence va ENFIN disparaître ! 39 ans de stigmatisation qui s’envoleront dès le 16 mars prochain !
Une nouvelle loi qui va tout changer
L’amendement 1646 de la loi bioéthique déposé en juin dernier vient donc d’être approuvé par les députés. Le ministère de la Santé annonçait le 11 janvier dernier ceci : « Désormais, il n’y aura plus aucune référence liée à votre orientation sexuelle, toute personne qui se présentera sera considérée comme un individu donneur ». Le professeur Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, ajoute que la stigmatisation d’un groupe, d’une communauté ou d’une orientation sexuelle ne doit plus entrer en compte dans le don du sang.
Les homosexuels interdits de don du sang
De 1983 à 2016, les homosexuels n’étaient plus « en droit » d’effectuer un don du sang. Puis en 2016, ils pouvaient à nouveau donner leur sang si une période d’abstinence d’un an avait été respectée. En 2020, ce délai d’abstinence avait été réduit à 4 mois. Précisions que pour les hétérosexuels, aucune période d’abstinence n’était demandée. La seule contre-indication à donner son sang pour un hétérosexuel étant d’avoir eu plusieurs partenaires sexuels au cours des quatre mois précédents le don. Pour Jérôme Salomon, ce droit pour tous est donc une évolution majeure en la matière.
Les stocks de sang dangereusement bas
Pour palier les besoins de nos concitoyens, 10 000 prélèvements quotidiens sont nécessaires. Les poches de sang sont utilisées pour des transfusions d’urgence, ou pour des malades qui ne peuvent vivre sans apport de sang régulier. A ce jour, impossible de trouver 10 000 donneurs chaque jour de l’année. Selon l’Etablissement Français du Sang, il manquerait 25% de stocks pour faire face aux demandes. Après de nombreuses études de cas, les autorités sanitaires n’ont relevé aucune augmentation des risques si la période d’abstinence pour les homosexuels se voyait supprimée.
Qui peut donner son sang ?
A partir du 16 mars 2022, toute personne âgée de 18 à 65 ans, en bonne santé pourra donc donner son sang. Pour les mineurs, il faudra une urgence et l’accord des parents pour réaliser le don.
Les exclusions au don existent et concernent :
- Les personnes qui pèsent moins de 50 kilos;
- Celles qui ont subi une greffe ou transplantation;
- Les personnes ayant séjourné au moins un an au Royaume-Uni entre 1980 et 1996 (crise de la vache folle);
- Certaines contre-indications médicales ou traitements médicamenteux peuvent également être incompatibles avec le don du sang;
- Porteur d’une maladie transmissible (VIH, hépatites B ou C);
- Femmes enceintes;
- Piercing, tatouage ou détartrage récent.
Enfin, si vous avez donné votre sang, il faudra attendre huit semaines avant de pouvoir donner à nouveau. Nous ne sommes que 4% éligibles à donner notre sang, et c’est évidemment trop peu au regard des besoins. Pour donner votre sang, rendez-vous sur le site de l’EFS… Les dons du sang sont anonymes, gratuits, sans besoin de passe sanitaire et peuvent sauver des vies !