Le printemps reviendra bientôt, et avec les températures plus douces, certaines espèces animales vont se réveiller de leur sommeil hivernal. Si cela peut être très agréable pour certaines espèces, cela l’est un peu moins pour les frelons asiatiques. En février, les reines dorment, cachées dans le sol ou sous une tuile de toit, mais dès la fin du mois prochain, elles vont commencer à émerger, faire leur nid puis donner naissance à des milliers de larves. Apparus en France en 2004, les frelons asiatiques sont devenus les plus grands prédateurs d’abeilles, les décimant progressivement. Par tous les moyens, les apiculteurs tentent de limiter les dégâts, mais leurs efforts restent vains. Et le gouvernement français ? Ne pourrait-il pas aider à la lutte contre le frelon asiatique classé nuisible par les législateurs en 2012 ?
Que dit la loi au sujet des frelons asiatiques ?
L’arrêté du 26 décembre 2012 relatif au classement dans la liste des dangers sanitaires du frelon asiatique stipule que : « le frelon asiatique Vespa velutina nigrithorax est classé dans la liste des dangers sanitaires de deuxième catégorie pour l’abeille domestique Apis mellifera sur tout le territoire français ». En d’autres termes, l’État français reconnaît qu’il est une menace pour nos abeilles domestiques et solitaires, indispensables à la biodiversité et à la pollinisation. Deux députés ont alors demandé à différents ministres, lors des séances parlementaires, de statuer sur une potentielle aide de l’État pour les apiculteurs ou collectivités. Bien sûr, cet insecte est si dangereux pour les abeilles et pour la planète que l’on peut légitimement se poser la question d’une aide gouvernementale.
Les questions des députés au gouvernement
Le 24 novembre 2022, Jean-Louis Masson, député de Moselle, interpellait le ministre de l’Intérieur et celui des Outre-Mer sur ce sujet. Si le propriétaire du terrain refuse de faire quoi que ce soit pour détruire ce nid qui cause d’importantes nuisances au voisinage, quelles sont les mesures dont disposent le maire et éventuellement les riverains, demandait-il. Le 3 février dernier, n’ayant pas obtenu de réponse à cette question, il réitère sa demande auprès du ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires. Une question qui a également été relayée par Philippe Fait, député du Pas-de-Calais, qui s’étonne de la non-intervention de l’État pour un enjeu si important auprès de nos apiculteurs.
La réponse du ministre
La réponse apportée par Clément Beaune, ministre délégué auprès du ministre de l’Écologie, chargé des Transports, a été claire et sans détour. Non, l’État n’aidera ni les collectivités ni les particuliers à assumer le coût des destructions des nids de frelons asiatiques. Philippe Fait s’inquiète du coût supporté par les communes pour lutter contre la prolifération des frelons asiatiques. La destruction d’un nid coûte entre 150 et 300 €, à multiplier par 10, voire 50 en fonction des communes et de leurs zones géographiques.
Pour se justifier, le ministre a expliqué que le préfet pouvait obliger les particuliers ou communes à détruire les frelons asiatiques, mais qu’en aucun cas, l’État ne mettrait la main à la poche pour cette lutte, sans merci ou presque. Pour lui, les frelons asiatiques sont trop nombreux pour que l’État puisse aider à la destruction de chaque nid ! Laissons donc crever les abeilles et les apiculteurs avec, cette question désintéresse nos gouvernants et c’est bien dommage, non ?
Une pétition en ligne
Le Youtubeur Etienne LGF a lancé une pétition en décembre 2022 pour « demander à l’État français que soit engagé un plan réaliste d’actions de lutte préventive et collective accompagné de la destruction écologique des nids résiduels et l’homologation du SO2». Plus d’informations : change.org