Loi AGEC : démêlons le vrai du faux sur le compostage obligatoire et le tri à la source

La loi AGEC sème la confusion sur le compostage obligatoire. Ce que vous devez vraiment savoir sur les biodéchets, le tri à la source et les solutions envisagées.

À l’approche de l’application de la loi AGEC concernant les biodéchets, nous entendons tout et un peu n’importe quoi à ce sujet. Effectivement, le tri des biodéchets est inscrit dans cette loi. Cependant, nous avons tendance à raccourcir en disant que le compostage deviendra obligatoire et que nous devrons, tous, trier nos déchets organiques. On peut aussi lire que les composteurs de cuisine deviendront aussi obligatoires comme les composteurs de jardin d’ailleurs. Et c’est compliqué lorsque l’on vit en appartement. Mais alors, que dit réellement cette loi ? Et à quelle sauce allons-nous être cuisinés ? On démêle le vrai du faux. Décryptage.

Avoir un composteur sera obligatoire : vrai ou faux ?

C’est faux, personne ne pourra nous obliger à disposer d’un composteur, qu’il soit de jardin ou de cuisine. Certes, si vous le possédez déjà, c’est une solution pour vous, mais elle ne sera pas imposée. Tout comme le compostage en général pour les particuliers. La loi AGEC va rendre obligatoire le « tri à la source » et non le compostage.  En d’autres termes, chaque habitant devra disposer d’une solution pour trier ses biodéchets, sans aucune obligation de les composter lui-même. Les biodéchets représentent environ un tiers de nos ordures ménagères, selon l’ADEME, et ces déchets peuvent être transformés en engrais ou en gaz propre via les méthaniseurs. Il est donc important de pouvoir les trier pour qu’ils soient récupérés.

Le pot de fleurs composteur
Le pot de fleurs composteur de cuisine de l’entreprise Les Transfarmers. Crédit photo : Les Transfarmers

Mais au fait, un biodéchet, qu’est-ce que c’est ?

Là encore, la confusion règne sur la nature même d’un biodéchet. Dans l’inconscient collectif, un biodéchet est forcément alimentaire et plutôt d’origine végétale qu’animale. Les biodéchets dont nous parlons ne sont pas les tontes de pelouse ni les feuilles mortes, celles-ci sont déjà ramassées par les communes via le bac à végétaux. Les biodéchets, dont parle la loi AGEC, sont ceux issus de notre alimentation et de notre quotidien. Cela concerne donc tous les restes alimentaires, y compris les viandes, les poissons, les plats en sauce, etc. C’est aussi le cas, bien entendu, des déchets végétaux telles les épluchures de légumes. Par ailleurs, cela concerne aussi les féculents (pâtes, riz, etc.), les coquilles d’œufs, le marc de café, etc. Vous pouvez, par exemple, retrouver une liste assez complète de ce qu’est un biodéchet sur le site du Smitom Lombric qui gère certaines communes de région parisienne.

Quelles solutions pour trier vos biodéchets ?

La loi nous demande en conséquence de trier nos biodéchets sans nous obliger à posséder un composteur ! Cela se traduit par l’obligation des collectivités territoriales (mairies, agglomérations) de proposer une solution à leurs administrés pour qu’ils puissent trier leurs biodéchets. Ainsi, normalement, dès le 1ᵉʳ janvier prochain, les collectivités devront proposer des bornes d’apport volontaire, une collecte en porte-à-porte ou des composteurs partagés. Certaines agglomérations proposent déjà des composteurs gratuits aux particuliers, mais rien ne les oblige à les accepter.

Un composteur urbain mis en place par la ville de Lyon.
Un composteur urbain mis en place par la ville de Lyon. Crédit photo : A.Bonazzi pour NeozOne

Le composteur particulier est, selon nous, une solution de facilité plus qu’un réel moyen de trier les biodéchets à la source. En effet, que faire du compost ensuite, si l’on ne possède pas de jardin ? Quid des odeurs qui s’en dégageront forcément avec les restes de repas ? Peu de communes semblent prêtes à être en conformité avec la loi qui entrera en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2024, mais retenez que le compostage n’est pas obligatoire, mais seulement une solution pour trier ses biodéchets à la source, c’est-à-dire avant que vous ne les jetez dans les ordures ménagères !

Un bac de biodéchets avec débris de nourriture.
Un bac de biodéchets avec débris de nourriture. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Que pensez-vous de cette loi concernant les biodéchets ? N’hésitez pas à partager votre avis, vos remarques ou nous signaler une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Source
Zerowastefrance.org

Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

2 commentaires

  1. Bonjour,

    Je suis Maître Composteur. Le compostage individuel est une excellente façon de trier ses biodéchets à la source.
    « En effet, que faire du compost ensuite, si l’on ne possède pas de jardin ? Quid des odeurs qui s’en dégageront forcément avec les restes de repas ? »
    Si vous avez un composteur individuel, vous avez forcément un jardin… donc la question n’a pas de sens…
    Concernant les odeurs, elles se produiront si vous ne savez pas composter. En respectant quelques règles simples, un compostage bien mené ne produit pas d’odeurs.
    Rapprochez-vous de votre collectivité pour être formé aux bon gestes !

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  2. Merci pour ces précisions. On reste cependant un peu sur sa faim face aux raccourcis qui semblent décourager les particuliers de composter eux-mêmes leurs biodéchets. Il faut savoir que vivre en appartement n’empêche nullement de produire et d’utiliser du compost. Cela fait 10 ans que je composte mes biodéchets (cuisine principalement) grâce à un lombricomposteur installé sur la terrasse. C’est très efficace, et moins d’un mètre carré de balcon ou terrasse suffisent.
    En appartement, on peut avoir des plantes, avec un balcon ou une terrasse des bacs et produire des tomates et d’autres légumes. Encourageons cette solution en circuit court, au lieu de la décourager !

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