La crise sanitaire actuelle entraîne depuis quelques mois, une pénurie de matériaux et une flambée des prix. Sans compter les délais d’approvisionnements qui s’allongent, tout comme évidemment l’attente des consommateurs.
Et avec l’engouement qu’elles connaissent, les tiny-houses ne sont pas en reste quant aux délais de construction et, in fine, de livraison. Constructeurs de tiny-houses ou particuliers qui la construisent eux-mêmes, la pénurie les touche aussi. Les entreprises sont parfois obligées de prendre de gros risques pour tenter de satisfaire leur clientèle. Mais d’où viennent ces pénuries, et cette flambée des prix actuels ?
Quelles augmentations ?
Selon l’entreprise Baluchon, constructeur français de Tiny-House, il faut plusieurs mois de délai pour obtenir des fenêtres ou certains panneaux… Quant à l’isolant en coton-lin-chanvre, il est carrément en rupture de stock. Pour ce qui est de la flambée des prix, c’est encore plus parlant :
- 32 % pour le plancher en épicéa
- 22% pour le bardage
Quant au prix du pin douglas, Impressionnant ! Si les indices boursiers de matières premières flambent, les entreprises sont les premières à en pâtir !
Quelles explications quant à cette nouvelle donne ?
Même s’il est assez aisé de mettre cela sur le « dos » de la crise de la Covid19 et qu’elle fait partie des causes de cette augmentation, elle n’est pas la seule responsable. Et l’un des autres responsables ne serait autre que l’ex-président des Etats-Unis, Donald Trump, banni depuis quelques mois des réseaux sociaux. Il a en effet, fait voter une taxe sur les bois canadiens (20%). Lorsque l’on sait que la plupart des habitations utilisent du bois et que la production américaine, n’est pas suffisante, les constructeurs se tournent alors vers l’Europe. Le prix de vente en Amérique du Nord flambe de manière irraisonnée.
Et en Europe, la Chine achète environ 25% de nos chênes français… Soit 10 plus qu’il y a 10 ans… Et par conséquent, les producteurs de bois français travaillent à flux tendus, voire très tendus et voient leurs stocks fondre rapidement. Ils ont donc du mal à fournir les entreprises françaises. Depuis 5 ans, le prix du chêne français a grimpé de 35% !
D’autres causes de cette pénurie proche
La Nature aussi, y est pour quelque chose dans cette pénurie et cette flambée des prix. Souvenez-vous des terribles incendies en Australie, ou des fréquents ouragans aux Etats-Unis… A chaque fois, ce sont des millions d’arbres qui meurt et qui font se tourner les acheteurs vers l’Europe ! Et la terrible machination de la demande plus forte que l’offre fait grimper les prix en flèche comme pour tous les marchés !
Et la Covid alors ?
S’il y a un secteur qui n’a pas connu la crise pendant cette pandémie en France, c’est quand même le BTP ! Municipalités, régions, départements, promoteurs, tous ont profité du calme ambiant sur les routes pour réaliser des travaux… Quant aux bricoleurs du dimanche, c’est aussi pendant ces périodes confinées, qu’ils se sont mis aux travaux de rénovation, décoration etc… Les citadins en mal de Nature, eux, se sont tournés vers les tiny-houses. Quant aux entreprises fabricantes de bois et autres matériaux, elles n’ont pas été épargnées par la Covid et ont donc dû travailler en réduisant leur personnel, ou en piochant dans leurs stocks.
Et les commandes continuent d’affluer !
Tous les chantiers sont ouverts, les ouvriers bossent à plein régime, pourtant les matériaux pourraient venir à manquer. Alors les entreprises s’adaptent ! Elles stockent un peu mais pas trop non plus, et revoient constamment leurs prix de vente, leurs délais… Sans oublier de développer une communication précise auprès des clients pour leur éviter une attente trop longue ou de l’impatience.
Nous ne savons pas encore quelles conséquences auront réellement tous ces facteurs sur la disponibilité de certains matériaux, ni sur leurs prix futurs… Mais les professionnels de la construction et du bâtiment sont inquiets… Alors qu’ils ne sont pas touchés par le manque de commandes, ils pourraient l’être par la pénurie de matières premières… Du jamais-vu qui inquiète !