L’utilisation des algorithmes peut nous aider dans plusieurs domaines. Aux Pays-Bas, la police a décidé de mettre cette technologie au service de la loi. Comme le rapporte le site Vice, la police néerlandaise utilise actuellement un système de « police prédictive » pour lutter contre le crime aux Pays-Bas. Grâce à des algorithmes spéciaux, les forces de l’ordre peuvent prédire en avance une infraction à la loi. Néanmoins, le système mis en place par les autorités néerlandaises n’est pas du goût de tout le monde.
Sensing Project, un projet très controversé
En 2014, les Pays-Bas ont testé un système algorithmique conçu pour prédire les crimes à Amsterdam. Après cette phase de test qui semble avoir été couronné de succès, les autorités ont décidé d’étendre ce système au reste du pays, en 2017.
Par la suite, de nombreux projets de ce genre ont vu le jour aux Pays-Bas. Le plus populaire d’entre eux se nomme Sensing Project et a été lancé dans la ville de Roermond. Son principe est simple : il fonctionne grâce à des algorithmes qui déterminent les risques d’infractions en se servant des images de caméra qui capturent les mouvements des véhicules. Ces informations sont transmises à la police qui décide ensuite de ce qu’il convient de faire.
Un autre projet baptisé SyRI (System Risk Indication) a été mise en place par les autorités néerlandaises. Fonctionnant toujours grâce à des algorithmes, ce système prédit cette fois-ci les fraudes. Malheureusement pour les autorités locales, ces projets ne font pas l’unanimité. Le 29 septembre 2020, Amnesty International a publié un communiqué dans lequel elle pointe du doigt l’utilisation de ces systèmes de police prédictive. L’ONG accuse ces projets de favoriser la discrimination via un profilage ethnique et de léser les minorités et les personnes à faibles revenus.
Amnesty International lance un appel aux autorités néerlandaises
Amnesty International a publié un rapport intitulé We Sense Trouble dans lequel elle relate tous les dangers liés à l’utilisation de ces systèmes par la police. Dans son communiqué, l’ONG a déclaré que la « police néerlandaise doit cesser immédiatement d’utiliser des systèmes algorithmiques entraînant une surveillance de masse sans discernement et un profilage ethnique. »
Selon Amnesty International, ces projets porteraient même atteintes aux droits de l’Homme. « L’expérimentation problématique à Roermond, qui cible de façon discriminatoire les personnes originaires d’Europe de l’Est, révèle que les systèmes algorithmiques de maintien de l’ordre sont préjudiciables, et non prédictifs. Tandis que ce type de projets se multiplie à toute vitesse dans le pays, les garanties nécessaires pour contrer les nombreuses menaces qu’ils représentent pour les droits humains manquent cruellement », lit-on. Les autorités néerlandaises n’ont pas encore répondu à ces déclarations.
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