Le 24 juin dernier, aux Etats-Unis, première puissance mondiale, l’un des droits fondamentaux des femmes a volé en éclat à la suite d’une décision de la Cour Fédérale. Depuis 1973, et l’arrêt Roe V. Wade, la justice fédérale considérait le droit à l’avortement comme un droit à la vie privée protégé par le 5ème amendement. Ce droit était reconnu au niveau fédéral donc, dans tout le pays. Mais cet arrêt a été abrogé le 24 juin dernier, redonnant la législation sur l’avortement à chaque état. Parmi les états les plus conservateurs, au lendemain de l’abrogation, le Missouri interdisait alors l’avortement, suivi par d’autres états. Au total, une vingtaine d’états devraient interdire cet acte et ce, même si la grossesse provient d’un viol, d’un inceste ou pour une interruption thérapeutique de grossesse. De nombreuses manifestations ont eu lieu partout dans le monde, quant à ce droit fondamental bafoué d’une seule décision de justice. Un médecin californien tente de contourner l’interdiction avec une clinique flottante d’avortement, et on vous explique comment !
Un contournement de la loi pour les femmes !
Un médecin Californien propose depuis quelques jours une clinique flottante qui se trouve sur un bateau amarré dans les eaux fédérales du Golfe du Mexique. Il espère ainsi venir en aide aux centaines de femmes qui souhaitent avorter pour des raisons qui leur sont personnelles, mais qui ne peuvent plus le faire légalement dans l’état où elles vivent, et parfois étaient suivies pour une grossesse non désirée ou issue d’un viol ! Et la docteure Meg Autry, gynécologue-obstétricienne à San Francisco, compte bien ouvrir d’autres cliniques de ce genre pour contourner les interdictions d’avorter promulguées dans divers états.
Une aide précieuse pour les femmes !
Meg Autry explique que les états qui conservent le droit à l’avortement doivent devenir des options créatives et réfléchies « pour aider les personnes vivant dans des États restrictifs à obtenir les soins de santé qu’elles méritent ». Le concept de clinique flottante est encore en phase de construction grâce à une organisation à but non lucratif, la Protecting Reproductive Rights Of Women Endangered by State Statutes (PRROWESS) qui s’efforce de collecter des fonds pour le mener à bien. Les eaux fédérales du Golfe du Mexique pourraient alors servir de refuge pour les praticiens agréés, qui pourraient continuer de pratiquer les avortements en toute légalité, à la différence des états voisins qui les ont interdits. Ainsi, cette clinique flottante pourrait être utilisée par les habitantes de l’Alabama, de la Louisiane, du Mississippi et du Texas où l’avortement est déjà interdit, puis dans quelques semaines à ceux de la Floride, ou c’est également interdit, sauf si la vie de la mère est en danger !
Pourquoi une clinique flottante et non terrestre ?
Pour la gynécologue, il est plus facile de monter sur un bateau que de se rendre dans un état voisin pour se faire avorter. Les trajets par route ou par avion sont couteux et entraînent de longues heures d’attente. La clinique flottante pourrait alors se déplacer dans la partie méridionale des Etats-Unis, rendant plus facile l’accès pour les femmes. Ce concept est tout à fait réalisable mais il pourrait ne pas voir le jour, si le gouvernement démocrate de Biden ne revient pas sur l’utilisation des terres et des eaux fédérales pour pratiquer les avortements. Selon l’attachée de presse du gouvernement, cela pourrait mettre les femmes et les médecins en danger. En revanche, si le gouvernement autorise l’utilisation des eaux fédérales pour cette pratique, la clinique flottante sera une solution plus accessible pour des millions de femmes américaines…