Au Japon, le suicide est un enjeu de santé publique… La tradition ancestrale des samouraïs qui se suicidaient par seppuku (hara-kiri) pour éviter le déshonneur n’y est peut-être par étrangère. Toujours est-il que le suicide est la première cause de décès chez les hommes japonais entre 20 et 44 ans.
Et c’est aussi le cas chez les jeunes de 19 à 24 ans. Pour tenter d’endiguer ce malheureux phénomène qui a augmenté encore avec la pandémie, les autorités japonaises viennent de créer un nouveau ministère. Celui de la lutte contre la solitude et l’isolement.
Si ce ministère a vu le jour, c’est à cause des chiffres liés aux suicides pendant la pandémie. En effet, en 2020, 750 personnes de plus qu’en 2019 ont mis fin à leurs jours ! Tetsushi Sakamoto, ancien journaliste et ancien ministre de la Revitalisation régionale, devient ministre de la Solitude.
Le Japon prend les devants car les autorités s’attendent à une flambée des suicides. Non seulement liés à la pandémie de Covid 19 mais également à l’augmentation du chômage qui en découle. Le chômage touche actuellement 2 millions de personnes à la fin 2020, une hausse de 80 000 personnes par rapport à 2019.
Le Japon veut agir… vite !
Le nouveau ministre de la Solitude estime que si rien n’est fait rapidement, les taux de suicide ne feront qu’augmenter dans les mois à venir. L’incertitude quant à l’avenir de cette pandémie créé un climat si anxiogène au Japon, que le passage à l’acte est de plus en plus fréquent. « Le nombre de suicides, y compris des femmes, est en augmentation en raison de la crise sanitaire prolongée du coronavirus, et si rien n’est fait, cela deviendra un grave problème social. » explique le ministre sur la chaîne publique NHK.
Nous ne savons pas encore vraiment comment le Ministre de la Solitude compte agir envers ses concitoyens, mais différentes stratégies devraient être évoquées sous peu. Un ministère qui alliera les autorités politiques à des personnes de la société civile.
Ce n’est pas une première au monde, en Angleterre, la lutte contre l’isolement passe par le biais de ce même ministère, créé en 2018. Reste à savoir si le soutien psychologique probablement engagé par les autorités suffira à endiguer cet inquiétant phénomène de société !