En décembre 2024, nous avions publié un article intitulé « Puis-je ramoner ma cheminée moi-même sans certificat (j’ai posé la question à mon assureur) ». Mon assureur m’avait alors certifié que cela était possible et qu’un expert saurait, en cas d’incendie, juger de la « propreté » du conduit. Ce dernier avait même conseillé de prendre des photos datées lors de la réalisation du « ramonage-maison ». Un article qui a suscité une longue réponse écrite de la Confédération Nationale du Ramonage et de la Fumisterie (CNRF) qui souhaite soulever plusieurs points importants relatifs aux obligations des particuliers et des professionnels en matière de ramonage. Il nous a semblé normal de vous parler de cette réponse. Nous comprenons aussi la volonté de la CNRF de défendre le savoir-faire et les compétences des ramoneurs qualifiés. En effet, il nous semble essentiel d’apporter quelques éclaircissements afin d’éviter toute confusion et de garantir une information juste et complète à nos lecteurs.
Le cadre législatif du ramonage : une obligation à nuancer
Le décret 2023-641 stipule que le ramonage doit être effectué par action mécanique directe, dans le but d’éliminer les suies et d’assurer la vacuité du conduit (R.1331-18). La CNRF estime qu’il est alors indispensable de faire appel à un professionnel qualifié pour obtenir une attestation en bonne et due forme et des travaux respectant les normes en vigueur. Toutefois, ce cadre législatif reste relativement flou. Le texte n’interdit pas explicitement aux particuliers d’effectuer eux-mêmes l’entretien de leur installation, à condition de respecter les règles de sécurité et de s’assurer que leur assureur accepte cette démarche en cas de sinistre.
Notre article visait à interroger la possibilité pour un particulier de réaliser lui-même son ramonage et les conséquences que cela pourrait avoir sur sa couverture assurantielle. En ce sens, il ne s’agissait nullement d’une incitation à contourner la loi, mais d’une question légitime à étudier. Et, ce n’est pas non plus de la désinformation comme le précise le courrier reçu. En effet, certains assureurs, comme le mien, attestent de la prise en charge en cas de ramonage par ses propres moyens.
La question de la certification et du respect des obligations
L’arrêté du 20 juillet 2023 impose qu’un certificat de ramonage soit délivré à l’issue de chaque intervention (R.1331-23), et que celui-ci soit conservé au moins deux ans. Il est indéniable que seule une personne dûment qualifiée peut fournir ce document, ce qui constitue une garantie supplémentaire pour les utilisateurs. Un ramoneur qualifié doit justifier de l’un des deux diplômes suivants :
- RNCP37085 – Ramoneur fumiste, diplôme de niveau 3 (équivalent à un CAP)
- RNCP37659-Fumiste, option ramoneur, option poêlier-âtrier (CTM), diplôme de niveau 3
Si vous faites appel à un professionnel, vous devrez alors vous assurer de la qualification de ce dernier, ce qui malheureusement est loin d’être une généralité. Chaque année, je reçois une dizaine de cartes de visites pour ramonage dans ma boîte aux lettres, et un seul « professionnel » mentionne le diplôme nécessaire ! Pour la CNRF, le ramonage par un professionnel serait une obligation, et celui par un particulier, un droit, comme celui de procéder à un ramonage supplémentaire.
Un débat nécessaire sur la responsabilité et la sécurité
L’objectif premier du ramonage reste la prévention des incendies et des intoxications au monoxyde de carbone, un point que nous partageons entièrement avec la CNRF. Cependant, la question posée à notre assureur était légitime : en l’absence d’une obligation formelle pour un particulier de faire appel à un professionnel, quel est le régime exact en cas de sinistre ? Plutôt que de considérer notre article comme une remise en cause des bonnes pratiques, il serait plus pertinent d’ouvrir une discussion sur la meilleure manière d’informer les particuliers, en conciliant respect des règlements et liberté de choix. Peut-être serait-il opportun de clarifier officiellement ces obligations, en précisant explicitement les conséquences d’un ramonage effectué par un particulier, tant au niveau des assurances que de la conformité aux normes de sécurité.
Nous souhaitons, pour terminer, rappeler que dans nos articles, nous incitons toujours les particuliers à plutôt faire appel à des professionnels, et ne les incitons jamais à passer outre. Néanmoins, il nous semble aussi important de les informer de la possibilité de procéder eux-mêmes à un ramonage annuel, sans surcoût supplémentaire et avec l’aval de notre propre assureur. Et vous ? Réalisez-vous votre ramonage vous-mêmes ou faites-vous appel chaque année à un professionnel ? Que pensez-vous de cette mise au point quelque peu à charge de la CNRF ? Vos avis nous intéressent ! N’hésitez pas à nous donner votre avis, ou à partager avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .
Je la ramone moi même , une cheminée propre ne brûle pas C.Q.F.D .
Je possède un poêle à bois depuis 1983 et c’est toujours moi qui a effectué le ramonage de la cheminée. Je me suis renseigné auprès de mon assurance, sa réponse est:
» un conduit ramone se remarque lors d’une expertise en cas de sinistre «
Depuis toujours je ramone moi même ma cheminée tubee par un professionnel à partir du toit et je prend une photo du conduit nettoyé . Je ne vois pas pourquoi quand on nettoie très bien et que le tubage est bien brillant il y aurait plus de risque qu’avec 1 ramoneur qui fait ce travail à toute vitesse en 5 minute par le bas
J’ai fait appel à un « ramoneur certifié » il y a 2 ans. Ayant des doutes sur la qualité de son travail, j’ai moi même passé un hérisson sur toute la longueur le lendemain. Je me suis retrouvé avec plus de 3 cm d’épaisseur de suie!!!
Alors je le fais moi même désormais, et je n’arrête que lorsqu’il n’y a plus rien à descendre
Tout a fait d’accord avec les commentaires précédents, depuis plus de 30 ans je ramonai moi même mon conduit, depuis 2 ans pour des raisons d’assurance et sous la pression de mon épouse j’ai fait intervenir un soit disant ramoneur, travail bâclé et certificat pour 75 euros. en 2025 je réfléchis à reprendre la main, Cordialement
Cela fait 10 ans que je ramone moi même (poêle à pellets, brosse en nylon)deux fois dans l’année.
Jamais eu le moindre problème.
Je ramone moi même mes 2 conduits depuis 2002
Je fais 20 à 30 feux par an
Aucun souci. Un conduit bien ramoné ne prend pas feu