Depuis quelques années maintenant, les panneaux photovoltaïques, que l’on appelle plus couramment panneaux solaires, sont de plus en plus sollicités par les Français. Reconnaissons que ces panneaux solaires sont plutôt une bonne idée, en ces temps de crise énergétique. L’installation coûte encore relativement cher, même si les prix ont grandement baissé depuis quelques années, mais cela permet de bénéficier d’électricité « gratuite » et propre. En plus, il est aussi possible de faire quelques bénéfices en revendant son surplus aux fournisseurs nationaux. Encouragés par les autorités, les panneaux solaires bénéficient de nombreuses aides financières, même s’il est parfois difficile de s’y retrouver. On va tout vous expliquer.
Installer des panneaux solaires, combien cela coûte ?
Pour atteindre l’objectif de 40 % de part des énergies renouvelables en 2030, l’État incite donc l’installation de panneaux solaires. De nombreuses aides à destination des particuliers et des entreprises ont ainsi été mises en place pour accélérer cette transition énergétique et lutter contre le réchauffement climatique. Installer des panneaux solaires est une opération qui revient assez cher, puisqu’il faut compter entre 2 200 et 3 500 €/kWc. Comme pour tous travaux, le prix final dépendra de plusieurs facteurs comme la taille de l’installation, ses performances, le type de pose ou encore les difficultés d’installation relatives à votre toiture par exemple. Pour avoir un ordre d’idée, une installation de 4 kWc, pour une famille de quatre personnes, coûte entre 8 000 et 14 000 € en fonction des facteurs cités précédemment et de la zone géographique.
Il existe également des installations solaires thermiques, qui permettent l’utilisation du chauffage via l’énergie solaire ou de chauffer l’eau sanitaire via un chauffe-eau solaire. Le coût de ces installations beaucoup plus complètes est plus élevé puisqu’il faudra compter de 5 000 à 7 000 € pour le chauffe-eau, et de 14 000 à 18 000 € pour le système de chauffage. Les prix varient aussi en fonction des capteurs choisis, les non-vitrés reviennent moins cher que les capteurs à tubes sous vide, mais ils sont aussi moins performants. Les différentes aides proposées peuvent donc vous permettre de bénéficier de belles réductions.
La prime à l’autoconsommation photovoltaïque
Depuis 2017, cette prime vient remplacer le crédit d’impôt dédié au photovoltaïque. Cette dernière varie en fonction de la puissance de votre installation.
- Puissance inférieure à 3 kWc, elle est de 430 €/kWc.
- Puissance inférieure à 9 kWc, elle est de 320 €/kWc.
- Puissance inférieure à 36 kWc, elle est de 180 €/kWc.
- Puissance inférieure à 100 kWc, elle est de 90 €/kWc.
- Puissance au-delà de 100 kWc : non éligible.
Jusqu’à la fin de l’année dernière, les versements étaient échelonnés en cinq versements post raccordement. Cette année, la prime sera versée en une seule fois, lorsque l’installation sera réalisée. Pour bénéficier de cette prime à l’autoconsommation photovoltaïque, il n’y a pas grand-chose à faire puisqu’elle est automatiquement effectuée lors de la demande de raccordement au réseau électrique par Enedis. Enfin, elle n’est soumise à aucune condition de ressources, mais aux critères suivants :
- La puissance de l’installation ne doit pas dépasser les 100 kWc.
- La pose et la mise en service doivent être réalisées par un installateur certifié RGE.
- L’installation doit se trouver sur un support (abri, garage) ou être sous forme de bardage (pergolas, brise-vues).
MaPrimeRénov’ et les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE)
MaPrimeRénov a été lancée en 2021, en remplacement du crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE). Cette prime va couvrir tous les travaux de rénovation énergétique, dont les panneaux solaires, thermiques ou hybrides. Elle est versée directement lors de la réalisation des travaux, une solution plus souple que le crédit d’impôt. Attention, les installations photovoltaïques « simples » ne sont donc pas concernées par cette prime. Le montant de cette prime est soumis à conditions de ressources et à nature des travaux. Par ailleurs, le logement équipé doit être construit depuis au moins 15 ans à compter de la notification de la décision d’octroi et il doit être occupé au moins huit mois par an. Les travaux doivent également être effectués par un professionnel certifié RGE. Le montant des aides est défini en quatre tranches :
- MaPrimeRénov’Bleu : revenus très modestes.
- MaPrimeRénov’Jaune : revenus modestes.
- MaPrimeRénov’Violet : revenus intermédiaires.
- MaPrimeRénov’Rose : revenus supérieurs.
Retrouvez tous les détails et nouveaux barèmes sur le site gouvernemental MaPrimeRénov. Cette prime peut être complétée par les certificats d’économies d’énergie, qui oblige les fournisseurs d’énergie à aider les particuliers dans la rénovation énergétique de leur logement.
MaPrimeRénov’ Sérénité
Avant 2022, cette prime était versée par l’Anah (Agence nationale de l’habitat) pour aider les plus précaires à réaliser des travaux de transition énergétique. Depuis 2022, elle s’appelle donc MaPrimeRénov’ Sérénité et est soumise à conditions de ressources. MaPrimeRénov’ Sérénité finance un ensemble de travaux de rénovation énergétique réalisé simultanément dans votre logement (par exemple, isolation des combles et changement du mode de chauffage) et doit permettre au logement de réaliser un gain énergétique d’au moins 35 %. Le logement aidé doit avoir été construit depuis au moins 15 ans, être une résidence principale et vous ne devez pas avoir bénéficié du PTZ (Prêt à taux zéro) dans les cinq années précédant la demande.
Le prêt à taux zéro (éco-PTZ)
L’éco-PTZ permet de financer des travaux de rénovation énergétique dans un logement. C’est un prêt sans intérêt d’un montant maximal de 50 000 €, mais de 15 000 € pour une installation solaire. Pour l’obtenir, il faut être propriétaire occupant ou bailleur d’un logement construit depuis plus de deux ans situé en métropole ou en outre-mer. L’Eco-PTZ est attribué sans condition de ressources, mais les travaux doivent obligatoirement être réalisés par une entreprise certifiée RGE. Ce prêt concerne uniquement les installations solaires thermiques et aérovoltaïques et non les panneaux solaires simples, excepté le cas d’un dispositif hybride.
Les autres aides possibles
D’autres aides financières existent et peuvent être octroyées par les collectivités locales. Ainsi, il conviendra de vous renseigner auprès des conseils régionaux et départementaux. Certaines municipalités ou agglomérations proposent par ailleurs des aides à l’installation de panneaux solaires. Renseignez-vous auprès des services urbanisme et travaux de votre commune d’habitation. D’autre part, la TVA sur les installations de panneaux solaires est réduite à 10 % pour les installations de panneaux solaires inférieures à 3 kWc et à 5.5 % dans le cas d’une installation solaire thermique.
Revendre son surplus de consommation
Cette dernière mesure n’est pas une aide directe, mais elle peut vous aider à rembourser votre investissement plus vite. Si vous avez un surplus de production, dans le sens où vous consommez moins que ce que vos panneaux produisent, vous pouvez réinjecter ce surplus dans le réseau par le biais de l’EDF Obligation d’Achat (EDF OA). Le prix de revente est déterminé par l’État et EDF a ainsi obligation de vous racheter votre surplus. Vous pouvez également choisir de revendre la totalité de votre production à EDF. Pour la vente du surplus, les tarifs sont les suivants :
- Installation inférieure à 9 kWc : 0.10 € / kWh.
- Installation supérieure à 9 kWc et inférieure à 100 kWc : 0.06 € / kWh.
- Installation supérieure à 100 kWc et inférieure à 500 kWc : 0.1107 / kWh.
En cas de vente totale de votre production, les prix du kilowattheure sont les suivants :
- Installation inférieure à 3 kWc : 0,2022 €/kWh.
- Installation inférieure à 9 kWc : 0,1718 €/kWh.
- Installation située de 10 à 36 kWc : 0,1231 €/kWh.
- Installation située de 37 à 100 kWc : 0,1070 €/kWh.
- Installation supérieure à 101 kWc et inférieure à 500 kWc : 0,1107 €/kWh.