Quelles sont les nouvelles règles européennes pour réduire et recycler les emballages en 2024 ?

Le Parlement a récemment approuvé de nouvelles dispositions visant à rendre les emballages plus écologiques et à diminuer les déchets d’emballages dans l’Union européenne.

Les emballages sont un fléau en Europe, tant ils sont partout et en constante augmentation. J’ai des tas d’exemples d’emballages inutiles ou de suremballages, qui ne font que gonfler les poubelles, les centres de tris et, en finalité, augmentent la pollution. Dans le dernier rapport de l’Union européenne sur le sujet, le constat est assez alarmant. Ainsi, en 2021, nous produisions 84 millions de tonnes de déchets, soit 188,7 kilos par habitants. Les prévisions pour 2030 ne sont pas bonnes, puisqu’elle serait de 209 kg par habitants, si aucune mesure n’est prise. Justement, les partenaires européens ont tranché et les règles vont changer. Avec l’espoir de réduire les déchets des citoyens européens. Décryptage.

Quels sont les objectifs de cette nouvelle réglementation ?

Sachez que limiter les emballages dans tous les domaines dans lesquels ils sont employés est un sujet à controverse. En effet, si l’objectif principal est d’abord environnemental, il est aussi économique, car les emballages sont un secteur en constante augmentation. Par exemple, en 2018, les emballages avaient généré un chiffre d’affaires de 355 milliards d’euros dans l’UE. Les réduire, c’est, par conséquent, réduire le chiffre d’affaires de petites, moyennes ou grandes entreprises. Ce qui pourrait entraîner des pertes d’emploi évidemment. Si l’on se base sur le côté environnemental, les nouvelles mesures européennes s’axent sur les enjeux suivants :

  • Construire une économie circulaire
  • Éviter les déchets
  • Éliminer progressivement les emballages non durables
  • Lutter contre l’utilisation d’emballages plastiques à usage unique

Pour comprendre, rien ne vaut des exemples concrets, et nous pourrions tous déjà agir pour réduire nos déchets.

Les 4 axes des nouvelles directives expliqués

Construire une économie circulaire, c’est d’abord privilégier les produits locaux, que ce soient des pellets de bois, ou des légumes frais. Par exemple, j’achète mes légumes dans un distributeur automatique dans une ferme à deux minutes de chez moi. Les légumes sont locaux et présentés dans des casiers, avec un sachet recyclable. J’ai le choix entre prendre le sachet, ou le laisser dans un contenant près du distributeur pour qu’il soit réutilisé. Je ne prends jamais les emballages, ou je les rapporte pour le filet de pommes de terre, ainsi, je consomme en économie circulaire, local, et j’évite les déchets. Pour éliminer les emballages non durables, et le suremballage, je privilégie les produits en vrac.

Revaloriser les emballages.
Revaloriser les emballages. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Encore un exemple simple avec le riz, que je consomme beaucoup. Pourquoi acheter du riz en sachet cuisson, lui-même inséré dans une boîte en carton ? J’achète mon riz, en vrac, avec un sachet que je réutilise à chaque remplissage. Enfin, les emballages à usage unique, nous y sommes tous confrontés avec les pâtisseries industrielles par exemple. Ainsi, je tairai la marque, mais j’ai, un jour, acheté des madeleines emballées dans un emballage plastique. À l’intérieur, deux autres emballages plastiques réunissant chacun 12 madeleines. Chacune était emballée individuellement dans une autre poche plastique… Cela fait beaucoup de plastiques pour une madeleine, non ?

Les mesures prises par les députés européens

En avril dernier, les Députés européens ont adopté un nouveau règlement par 476 voix pour, 129 contre et 24 abstentions, qui vise à réduire les déchets, mais également à harmoniser les règles en la matière dans l’Union européenne. L’économie circulaire, qui je le rappelle est possible sur de nombreux axes. C’est, par exemple, fabriquer des produits conçus pour durer plus longtemps, être réparés et réutilisés, réduisant ainsi les déchets générés. Mais, c’est aussi la réutilisation des matériaux, et entre autres, des déchets du BTP, nombreux et largement réutilisables.

Réduire les déchets.
Réduire les déchets. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

On peut aussi citer le recyclage par démantèlement d’appareils en fin de vie, pour réutiliser les pièces qui peuvent encore servir à construire d’autres produits. Pour les fabricants, c’est aussi revoir leur manière de produire en concevant des appareils dès le départ, des appareils plus faciles à réparer, à réutiliser ou à recycler. Enfin, l’Économie circulaire, c’est aussi encourager le partage de ressources, comme les voitures partagées et le recours à la location plutôt qu’à l’achat, pour optimiser l’utilisation des biens.

Restriction et réduction d’emballage, quels sont les objectifs fixés ?

L’accord avec le Conseil européen n’est, pour le moment, que provisoire. Il prévoit une réduction des emballages de 5 % d’ici à 2030, puis 10 % d’ici à 2035, puis 15 % d’ici à 2040. Les États européens sont surtout visés par la réduction des emballages plastiques, difficiles à recycler, souvent jetés dans la nature, allant gonfler la pollution des océans. Pour ce faire, et peut-être éviter l’exemple cité plus haut avec le sachet de madeleine, les fabricants devront réduire le taux d’espace vide maximal de 50 %. Cette directive concernera les emballages groupés, les emballages de transport et les emballages du commerce électronique. De plus, le poids et le volume des emballages devront être réduits au maximum. J’ai l’exemple en tête d’une livraison de matelas qui ressemblait à un boudin de 10 cm de diamètre ! Emballage sous vide réduit au maximum…

Les emballages strictement interdits dès 2030

Restrictions, réductions des emballages, mais également interdiction d’emballages plastiques pour certains produits dès le 1ᵉʳ janvier 2030. Voici la liste des emballages que nous ne devrions plus trouver dès le 2 janvier 2030 :

  • Les emballages de fruits et légumes frais non transformés
  • Les emballages pour les aliments et boissons conditionnés et consommés dans les cafés et les restaurants (sucre individuel, petit chocolat, etc.)
  • Les emballages de portions individuelles (condiments, sauces)
  • Les emballages miniatures pour les articles de toilette (dans les hôtels ou les Airbnb)
  • Les sacs en plastique très légers, comme ceux que l’on trouve au rayon fruits et légumes actuellement

Une autre interdiction concernera l’utilisation des polluants éternels, qui sont des substances d’alkyle perfluoré et polyfluoré, ou PFAS, qui se décomposent très lentement dans la Nature. Ces polluants sont dangereux parce qu’ils peuvent s’accumuler dans les sols, l’eau, l’air et les organismes vivants, y compris les êtres humains.

Les objectifs fixés pour la réutilisation des produits

Les nouvelles règles ciblent notamment la restauration rapide et les livraisons alimentaires à domicile. Honnêtement, sur certains produits, il y a presque plus d’emballages que de nourriture. Prenons un nouvel exemple pour la livraison d’un kebab ! Je me retrouve avec une barquette pour le sandwich, une barquette pour les frites, deux petits pots de sauce, deux sachets de sel, et un sachet qui renferme les couverts… Avec les nouvelles règles, le restaurateur sera dans l’obligation de vendre ses produits dans le contenant apporté par le client si le cas se présente.

Et, ce sera valable pour tous les produits comme pour la viande, chez le boucher, ou en grande surface, par exemple. La seule exception concernera les boissons : lait, vins, spiritueux, etc.). D’ailleurs, les distributeurs de boissons ou de plats à emporter seront aussi concernés et devront proposer le produit « brut » sans emballage. L’alternative sera de proposer des emballages réutilisables, on peut notamment imaginer une boite à pizza, achetée lors de la première commande puis réutilisée pour les suivantes. Toutes ses règles ont été adoptées, néanmoins le Conseil européen doit désormais approuver officiellement cet accord avant son entrée en vigueur. Je vous invite à partager votre avis, vos remarques ou nous signaler une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Alexandre Bonazzi

J'ai fait des études en droit et j'ai travaillé pendant 30 ans dans une société d'études et de conseil en marketing. Aujourd'hui, j'encadre la ligne éditoriale de NeozOne. Geek et Nerd depuis ma naissance, je suis passionné par les nouvelles technologies, la High-tech et la pop culture en général. J'ai fondé le site NeozOne en 1999 et depuis je partage avec vous mes astuces, mes tests et quelques fois mes humeurs, je modère également les commentaires de NeozOne. Je suis par ailleurs amateur de cinéma, série TV, les jeux de plateaux et les jeux de rôles. N'hésitez pas à me contacter directement par courrier électronique pour toute question

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