Alors que la France et le monde entier se dirigent vers l’été le plus chaud jamais enregistré, les eaux usées se présentent comme une arme efficace pour lutter contre la sécheresse. Le problème de ces eaux usées étant que les usages sont très réglementés en France. Ces réglementations concernent aussi bien les particuliers que les professionnels, et on ne peut pas faire n’importe quoi avec cette eau tombée du ciel. Après de nombreuses divergences au sein des différents ministères, le gouvernement français s’apprêterait à alléger les conditions d’utilisation de ces eaux usées. Assouplir les règles quant à l’utilisation des eaux grises, en voilà une idée intéressante pour lutter contre la sécheresse. Décryptage.
Pourquoi les réglementations devraient bientôt changer ?
L’année dernière, alors que la France connaissait une vague de sécheresse sans précédent, les têtes pensantes de notre pays avaient déjà lancé un plan d’utilisation. Ce plan concernait notamment les eaux grises, sorties des stations d’épuration. Rappelons que moins de 1 % de ces eaux sont réutilisées en France. Le président de la République, dans son « plan eau », prévoit la réutilisation de 10 % de ces eaux grises, soit environ 300 millions de mètres cubes. Plusieurs ministères, notamment celui de la Santé, s’opposaient à cette idée, mais l’annonce de pénuries d’eau, de 10 à 40 % dans les années à venir, oblige à revoir sa copie.
Qu’est-ce qui pourrait changer en matière de réutilisation des eaux usées ?
Le ministère de la Santé a apparemment changé son fusil d’épaule et trois textes concernant la réutilisation des eaux usées ont vu le jour. Cette évolution est, sans aucun doute, due à la pression climatique qui s’exerce en France, au regard des récentes données météorologiques. Le premier texte qui devrait être très prochainement publié concerne l’arrosage des espaces verts et l’irrigation des terres agricoles avec des eaux usées traitées. De nombreux allègements de la réglementation devraient entrer en vigueur. Cela concernera les distances entre les zones d’irrigation et les habitations, ainsi que les horaires. Le second texte, qui devrait paraître en fin d’année, concerne les usages domestiques. Les eaux usées devraient être autorisées pour arroser les plantes, nettoyer les sols et alimenter les chasses d’eau. Une réglementation qui s’appuie sur celles des eaux de pluie, puisque ces utilisations sont déjà possibles. Cependant, concernant ce point, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) doit encore valider ces utilisations.
Une dernière interrogation : les eaux grises issues de l’industrie agroalimentaire
Enfin, le dernier point à éclaircir concernera l’utilisation de ces eaux grises dans le domaine de l’agroalimentaire. Selon le ministère de la Santé, les analyses actuelles ne ciblent pas spécifiquement les pathogènes pouvant être présents dans les eaux réutilisées en fonction de leur origine. Si les eaux provenant de l’industrie laitière ou de l’exploitation betteravière ne semblent pas poser de problème, celles provenant du lavage des carcasses pourraient présenter des agents pathogènes. Quoi qu’il en soit, si les eaux grises sélectionnées sont réutilisées pour d’autres postes de l’agroalimentaire, alors elles devront circuler dans des tuyaux distincts pour éviter tout mélange avec l’eau potable ou les autres eaux du processus industriel. Le gouvernement semble désormais disposé à réutiliser ces eaux grises pour lutter contre les sécheresses et les pénuries d’eau à venir, auxquelles il nous semble difficile d’échapper.
2023 : l’été le plus chaud jamais enregistré ? Mensonge ! Vous avez oublié 2022 où la canicule a commencé dès le mois de mai pour se terminer fin septembre… Mais tout était déjà prévu d’avance.. Il fallait que les prévisions des ecolos se réalisent.. Nous sommes aujourd’hui le 31 juillet et la majeure partie du pays est en-dessous des températures normales de saison…et cela pour plusieurs jours. Mais cette vérité dérange…