Vous êtes dans une file d’attente à la caisse d’un supermarché et vous vous apercevez que la caissière prend tout son temps; vous voyez aussi qu’elle se « permet » de papoter avec la cliente, et cela vous énerve profondément ! Avant d’invectiver la cliente et la caissière, il va vous falloir vérifier un détail: il se peut que devant cette caisse, vous aperceviez un petit panonceau indiquant « caisse lente » ou « blabla caisse ». Si c’est le cas, mieux vaut que vous ne reprochiez rien à la caissière mais plutôt que vous changiez de caisse ou patientiez sans broncher. Ces caisses lentes apparaissent de plus en plus en ce début d’année, et elles joueraient un rôle social. On vous explique.
Qu’est-ce qu’une caisse lente ?
On ne va pas se mentir, nous, Français, sommes connus dans le monde entier pour notre impatience… Ces caisses lentes deviennent des caisses où il est possible de papoter avec la caissière, ravie, elle-aussi de voir son métier sous un autre angle. Alors que l’on se dirige de plus en plus vers l’automatisation avec les caisses automatiques, ces caisses lentes sont un peu l’inverse de ce que l’on a l’habitude de faire. En passant donc à ces caisses, vous vous exposez à une attente plus longue et tout à fait légitime.
Des caisses lentes pour quoi faire ?
Alors que ces caisses lentes arrivent en France, elles existent déjà depuis plusieurs années aux Pays-Bas. Baptisée les « kletskassas » ou caisses de bavardage, elles sont l’initiative des magasins Jumbo. Elles ont été créées au départ pour les personnes âgées en manque de liens sociaux. En France, Stéfen Bompais, directeur de l’expérience clients des magasins Carrefour explique que le concept avait déjà été testé il y a trois ans. Les retours clients avaient été plutôt positifs mais l’idée avait été abandonnée. Puis sont arrivées les périodes d’isolement obligatoire que nous avons connues…
Ces périodes ont quelque peu chamboulé nos quotidiens, et pour certains, les ont totalement privé de liens sociaux. Les seniors, on le sait, ont énormément souffert de cet isolement et le seul lien qu’ils pouvaient avoir était avec l’hôte de caisse du supermarché. Devant ce constat, et parce que les clients tapaient la causette de manière naturelle avec les hôtes de caisse, Carrefour a donc réinstauré le principe des blablas caisses… Elles seront désormais présentes dans chaque hypermarché de l’enseigne.
Un avantage double
Pour le directeur des relations clients de Carrefour, ce concept présente un double avantage: les seniors, cibles de ces nouvelles caisses sont bien au rendez-vous, mais étonnamment, des profils plus jeunes s’y intéressent aussi. Pour le client, cela permet de créer un lien, voire de le fidéliser à un hôte de caisse qu’ils trouveront sympathique. Pour l’hôte, cela devient moins stressant car il sait que les clients qui attendent à sa caisse ne râleront plus s’ils voient qu’il prend le temps de discuter… Cela permet aussi aux caissiers qui connaissent déjà les clients fidèles de vraiment pouvoir échanger avec eux. La tenue de ces caisses par l’employé se fait sur la base du volontariat, donc finalement, tout le monde y gagne vraiment.
Ce principe ne sera pas généralisé à toutes les caisses
Alors qu’on tend vers l’automatisation à outrance, ces blablas caisses prouvent peut-être qu’il n’y a rien de mieux qu’une relation humaine. Et ce, même dans un supermarché. Que les clients pressés ne s’inquiètent pas ! Si des caisses de ce genre seront bien présentes dans nos supermarchés, elles ne seront pas généralisées. Cela s’apparentera à une ou deux caisses sur la ligne, un peu comme les caisses moins de 10 articles, ou les caisses réservées aux personnes handicapées et femmes enceintes… Les râleurs éternellement pressés peuvent donc se rassurer !