Pour ceux qui auraient besoin d’une confirmation, il s’agit bel et bien de boîtes dans lesquelles on dépose des nouveaux-nés. Bien que cela puisse choquer les bonnes mœurs, les boîtes à bébés existaient depuis le Moyen-Âge, mais sous un nom beaucoup moins enjoliveur : Les tours d’abandon.
10 enfants abandonnés en 10 ans
Alors que cette pratique avait cessé durant plus d’un siècle en Europe, elle a été reprise en avril 2000 par l’Allemagne après que les faits sociaux ont dénombré de nombreux abandons de nouveaux-nés dans des poubelles.
D’autres pays européens ont suivi le mouvement, notamment la Suisse, la Pologne et l’Italie. Désormais, la Belgique a décidé de suivre le pas en installant une première boîte à bébés dans la commune d’Evere. A noter que le pays avait testé le concept 20 ans plus tôt en installant une de ces boîtes à Anvers. 10 bébés y auraient été placés en 10 ans et 1 enfant a été déposé en 2019.
La boîte à bébés sera mise à disposition des parents en détresse au 405 de la rue Tilleul, selon les informations de Le Point. Le parent qui déposera le bébé devra entrer un code à 4 chiffres placé sur le bord d’une fenêtre qui va lui permettre d’ouvrir la boîte. Un couffin et une couverture se trouvent à l’intérieur pour placer le bébé ainsi qu’une enveloppe officialisant son abandon.
Crédit photo : Wikipedia / Velvet — Travail personnel, CC BY-SA 3.0
Lorsque la trappe se referme, une alarme s’enclenche pour prévenir un responsable qu’un bébé a été abandonné. Le responsable contactera alors un médecin puis l’enfant est pris en charge à l’hôpital avant d’être placé en famille d’accueil.
Les Nations Unies sont contre la propagation de cette pratique dans le monde
En cas de remords ou de regrets, les parents ont toujours la possibilité de venir récupérer leur enfant dans les trois mois qui viennent. D’après Le Monde, les services hospitaliers vérifient l’identité du parent grâce aux empreintes prélevées sur le nourrisson lors de sa récupération.
Si le parent ne se manifeste plus dans le délai de rétractation accordé, une procédure d’adoption classique est enclenchée et l’Etat devient le responsable légal de l’enfant. A noter, toutefois, que les enfants abandonnés dans ces boîtes n’auront pas le droit, même adultes, de connaître l’identité de leurs parents.
Crédit photo : Wikipedia / MrsMyerDE — Travail personnel, CC BY-SA 3.0,
Les Nations Unies ont à plusieurs reprises reproché ce système d’abandon d’enfants. Selon le comité en charge de l’application de la Convention internationale des droits de l’enfant, ces boîtes à bébés vont « à l’encontre du droit de l’enfant à ce que son ou ses parents le connaissent et s’occupent de lui ».
Kevin Browne, un chercheur de l’université de Nottingham cité par The Guardian qui s’est exprimé sur la question a également déploré que ce système annihile toute « chance pour l’enfant d’être élevé par d’autres membres de sa famille ».
Malgré tout, le fait est qu’à part l’Europe, de nombreux autres pays ont aussi adopté ces boîtes à bébés notamment le Japon, la République Tchèque, la Chine et la Corée du Sud selon franceinfo. Du coup, à défaut de faire l’unanimité chez les militants pour les droits de l’enfant ou ceux contre l’avortement, cette pratique met néanmoins les nourrissons en sécurité et leur évite de finir dans des poubelles.