Il y a une cinquantaine d’années, avoir des enfants était une sorte de logique des choses ancrée dans les mœurs. Les femmes se mariaient, puis avaient un enfant, voire plusieurs. Pour la plupart des couples, avoir des enfants était évidemment un choix, mais choisir ne pas en avoir n’était pas dans la norme. Depuis quelques années, la tendance semble s’inverser. Les couples sont de plus en plus nombreux à choisir de ne pas avoir d’enfants. Aux États-Unis, l’université du Michigan, une étude scientifique révèle même qu’un adulte sur cinq envisageait sa vie sans enfant. Dans les pays que l’on dit économiquement riches, cette tendance se généralise et les taux de natalité reculent. Pourtant, les couples ayant fait ce choix vieilliraient sans regret. Explication.
Pourquoi faire le choix de ne pas avoir d’enfants ?
Les raisons d’un tel choix sont assurément propres à chaque couple ou individus. Cependant, les raisons les plus souvent invoquées sont :
- Des motifs personnels, qui concernent souvent des personnes concentrées sur leur carrière professionnelle ou leurs relations personnelles.
- Des motifs médicaux, invoquées par des personnes souffrant de maladies génétiques, par exemple, qu’elles ne souhaitent pas transmettre à un enfant.
- Des motifs environnementaux, avancés par celles et ceux qui sont préoccupés par l’environnement, la surpopulation et la surconsommation de ressources naturelles.
- Des motifs financiers, évoqués par le fait qu’élever un ou des enfants coûtent cher dans de nombreux pays (école, université, nourriture, soins, etc.).
Enfin, cela peut aussi être un choix, sans aucun des motifs évoqués ci-dessus, mais simplement un choix de vie. Certains couples privilégieront une vie de voyage, d’indépendance et de liberté à une vie rangée et sédentaire.
Que révèle l’étude scientifique du Michigan ?
Dans cet État, un adulte sur cinq ne souhaite pas avoir d’enfant, et cela se vérifie par un ralentissement du taux de natalité, ces deux dernières années (−4%). L’étude publiée sur le Journal PLOS ONE révèle également que ces couples, qui choisissent de ne pas avoir d’enfant, n’ont pas plus de regret, que ceux qui ont fait le choix d’avoir des enfants. Toutefois, depuis le 24 juin 2022, une nouvelle mesure a aussi orienté les choix de certains couples. Depuis 1973, le droit à l’avortement était inscrit dans la constitution américaine et régissait l’acte au niveau fédéral. En 2022, un décret est venu abroger ce droit donnant le pouvoir à chaque État d’autoriser ou d’interdire l’avortement. Certains couples choisiraient donc de ne pas avoir d’enfants, plutôt que de devoir garder un enfant qu’ils n’auraient pas souhaité ou qu’ils ne pourraient pas assumer.
Comment cette étude s’est-elle déroulée ?
Les scientifiques ayant mené cette étude ont interrogé 1 000 adultes sur leur souhait d’avoir ou non des enfants. Sur ces adultes interrogés, 20,9 % ne veulent pas d’enfants. Une statistique qui confirme celle d’une précédente étude. Cette dernière révélait que, dans cet État du Michigan, 1,6 million de personnes n’ont pas d’enfants parce qu’ils ne l’ont pas souhaité. « Le Michigan est démographiquement similaire à l’ensemble des États-Unis, ce qui pourrait signifier que 50 à 60 millions d’Américains n’ont pas d’enfants », explique Jennifer Watling Neal, professeur de psychologie et co-auteur de l’étude.
Cette étude montre encore que ceux qui n’envisagent pas leur descendance sont plutôt de sexe masculin, de race blanche ou qui ont toujours été célibataires. Quant à ceux qui n’ont pas eu d’enfant, par choix, les scientifiques expliquent qu’ils n’ont trouvé aucune preuve que ces personnes éprouvaient des regrets. De nouvelles études sont désormais menées, afin de savoir si les restrictions à l’avortement peuvent affecter les choix de certaines personnes. À suivre donc… Mais le taux de natalité mondial chute d’années en années, c’est une certitude !