Cette année, de nombreux salariés se sont retrouvés au chômage en raison de la pandémie de coronavirus. Ainsi, les gouvernements devront rapidement trouver une solution pour redresser l’économie de leur pays une fois qu’ils seront sortis de la phase de confinement. Cette expérimentation de l’État finlandais pourrait jouer un rôle crucial dans le redressement de la situation.
Les chercheurs ont notamment mené une expérimentation sur le revenu de base universel pendant deux années successives. Ils ont rendu leurs conclusions le mercredi 6 mai dernier : celui-ci serait non seulement bénéfique au bien-être général et financier des chômeurs, mais aurait également un léger impact positif sur leur retour au travail.
Du 1er juin 2017 jusqu’au 31 décembre 2018, la Finlande a versé le revenu universel, sans la moindre condition et sans aucune contrepartie, à un total de 2 000 chômeurs âgés entre 25 et 58 ans. Ainsi, les bénéficiaires du revenu de base ne devaient rien au gouvernement en retour et continuaient de recevoir 560 euros par mois même s’ils obtenaient un emploi ou une augmentation de salaire à l’avenir.
Une étude comparative
Pour pouvoir tirer des conclusions de cette étude, les chercheurs ont comparé les 2 000 cobayes à un groupe témoin comptant 173 000 chômeurs bénéficiant des allocations classiques.
Premier fait marquant : les bénéficiaires du revenu universel ont travaillé 78 jours en moyenne tandis que les bénéficiaires des allocations classiques n’ont travaillé que 72 jours en moyenne en une année. En outre, l’augmentation du travail chez les personnes ayant des enfants et dont la langue maternelle n’est ni le finnois ni le suédois était plus importante. Cependant, les chercheurs n’ont pas encore pu expliquer ce fait.
Nyt olemme jännän äärellä. Hetken kuluttua esitellään Suomen perustulokokeilun tulokset. Tilaisuutta voi seurata livenä! @Kelantutkimus @vatt_tutkimus @helsinkiuni @UniTurku @PTlaitos @thinktaenk @MTKL_fi #perustulo #perustulokokeilu pic.twitter.com/udXtSccgTT
— Minna Ylikännö (@MYlikanno) May 6, 2020
Si les gains ont été minimes du côté professionnel, les résultats ont heureusement été plus satisfaisants du côté psychologique. L’on a notamment observé un meilleur bien-être général chez les personnes ayant reçu les 560 euros par mois.
Les chercheurs expliquent dans leur compte-rendu que ces derniers ont connu moins de stress et moins de symptômes dépressifs. Mais ce n’est pas tout, l’on a également notifié une situation financière plus confortable et un regain de confiance en l’avenir chez les individus.
D’autres pays tentent également l’expérience
Interrogée par la presse, Minna Ylikännö, directrice de recherche chez l’institution chargée de la sécurité sociale en Finlande, a expliqué que le revenu de base pourrait contribuer à réduire le stress en cette période particulière. Par ailleurs, d’autres pays ont décidé d’adopter cette stratégie pour faire face aux retombées de la crise sanitaire mondiale.
Crédit photo : kela.fi
Le gouvernement espagnol a effectivement annoncé au cours du mois d’avril qu’il mettrait en place un revenu de base pour environ un million de familles en difficultés du pays dans les plus brefs délais. Nadia Calviño, ministre des affaires économiques en Espagne espère même adopter cette stratégie sur le long terme.
Mais ce n’est pas tout, des expérimentations similaires ont également été déployées au Kenya, au Canada, en Inde et dans certaines régions des États-Unis. Et enfin, la Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon a également déclaré qu’elle pensait sérieusement que le revenu de base universel est la meilleure option pour faire face à la situation actuelle.