La société irlandaise OceanEnergy vient d’officialiser la mise en place d’un projet de quatre ans pour tester, valider et commercialiser son invention, l’OE35, en Écosse. Actuellement, il s’agit du plus grand générateur d’énergie flottant au monde utilisant le mouvement des vagues. Auparavant, l’entreprise avait déjà construit une machine testée sur un site d’essai de la Marine américaine situé à Hawaï. Les responsables du projet n’ont pas encore précisé les dimensions de l’OE35 qui sera installé au large d’Orkney, en Écosse. Mais, on sait cependant que le générateur testé à Hawaï a une taille impressionnante de 38,1 x 18 × 9,4 mètres et pèse en tout 826 tonnes.
Dimensions et capacités
Selon les informations, à Hawaï, l’appareil fonctionnait à une puissance de 500 kW. Néanmoins, la puissance réelle du générateur est de 1,25 MW. Étant donné sa taille, il a dû être remorqué du chantier naval de l’entreprise Vigor se trouvant dans l’Oregon où il a été construit, vers son site d’essai. « Les actions innovantes menées dans le cadre de ce programme visent à améliorer l’efficacité, la fiabilité, l’évolutivité et la durabilité de la technologie de l’énergie des vagues, et à réduire le coût nivelé de l’électricité de cette technologie de plus de 30 % (…) Cela contribuera à réduire les risques d’investissements dans l’énergie houlomotrice » explique Myles Heward, responsable de projet au Centre européen des énergies marines.
Comment le générateur fonctionne-t-il ?
L’OE35 fonctionne selon le principe de « la turbine Wells », une technologie nord-irlandaise inventée à Belfast vers la fin des années 1970. Les vagues entrent puis ressortent de trois grandes chambres hermétiques du générateur. Lorsque le niveau de l’eau monte dans les chambres, l’air est expulsé par le haut et est de nouveau aspiré lorsqu’il tombe. La méthode utilise une série de pales de ventilateur de conception symétrique pour que la pression de l’air allant dans les deux sens soit dirigée vers une même direction de rotation. De ce fait, la turbine continuera de tourner dans une seule et même direction, que l’air entre ou sorte des chambres.
Comparaison avec la technologie de WSE
Il existe une technique fonctionnant sur des principes plus ou moins similaires utilisée par le générateur de soufflage de Wave Swell Energy ou WSE. Mais, ce générateur récupère seulement l’énergie de l’air qui entre. L’air de sortie, quant à lui, va traverser une vanne. Une étude indépendante suggère que l’approche de WSE qui consiste à utiliser une seule turbine unidirectionnelle relativement bon marché produirait une des énergies renouvelables les moins chères au monde. Cela ne veut toutefois pas dire que la turbine Wells est inefficace ou qu’elle ne pourrait pas récolter autant d’énergie que la machine de WSE grâce à l’air provenant de deux directions opposées.
Un projet de quatre ans
Le projet d’OceanEnergy est cofinancé par l’EU Horizon Europe Programme et Innovate UK dans le cadre du projet WEDUSEA impliquant 19,6 millions d’euros. La collaboration a été signée avec 14 partenaires de l’industrie et du milieu universitaire au Royaume-Uni, en Irlande, en France, en Allemagne et en Espagne. D’après les responsables, le projet est divisé en trois étapes: la première sera la mise en place d’une plateforme OE35 adaptée aux conditions de l’European Marine Energy Test Site qui se trouve à Orkney, en Écosse. La seconde phase consistera à installer puis à tester la machine pendant une période de deux ans. La dernière étape sera axée sur la diffusion des résultats et la commercialisation de la technologie houlomotrice à grande échelle. Malgré le succès actuel de l’OE35, OceanEnergy ne compte pas en rester là. L’entreprise projette de créer, à l’avenir, un générateur encore plus puissant : le « OE50 », capable de produire jusqu’à 2,5 MW.
L’houlomoyeur n’en est encore qu’à ses débuts.